Procès Habré : ouverture des plaidoiries

Le procès de l’ancien président tchadien Hissène Habré, jugé à Dakar par un tribunal spécial africain pour « crimes contre l’humanité et crimes de guerre », entre lundi dans sa deuxième phase. Au menu : plaidoiries des parties civiles et de la défense, ainsi que le réquisitoire du Parquet.

Hissène Habré amené de force à l’ouverture de son procès, le 20 juillet 2015 à Dakar. © Ibrahima Ndiaye/AP/SIPA

Hissène Habré amené de force à l’ouverture de son procès, le 20 juillet 2015 à Dakar. © Ibrahima Ndiaye/AP/SIPA

Publié le 8 février 2016 Lecture : 2 minutes.

« Les audiences reprendront lundi à partir de 9h (locales et GMT) » au Palais de justice de Dakar, et doivent durer jusqu’au 12 février, a indiqué Marcel Mendy, porte-parole des CAE.

Le verdict prévu fin mai

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Les plaidoiries des quinze avocats des parties civiles sont prévues les 8 et 9 février. Le réquisitoire du Parquet général est programmé le 10 février. Il sera suivi les 11 et 12 des plaidoiries des trois avocats de la défense commis d’office.

« Après ces plaidoiries, les audiences seront suspendues pour le délibéré » et « on prévoit le prononcé du verdict vers fin mai », a-t-il précisé.

Ce qu’il faut retenir de la première phase du procès 

Ce procès inédit s’était ouvert le 20 juillet 2015 devant les Chambres africaines extraordinaires (CAE), tribunal spécial créé par l’Union africaine (UA) en vertu d’un accord avec le Sénégal. Dès l’ouverture, Hissène Habré, qui refuse de s’exprimer devant ce tribunal qu’il récuse, avait été amené de force à la barre.

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Au total, une centaine d’experts et témoins ont été entendus. Parmi ces derniers, plusieurs ont soutenu que Hissène Habré était au courant de tout ce que faisait la police politique, la DDS, et contrôlait tout.

Des femmes esclaves sexuelles

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Des femmes ont témoigné avoir servi d’esclaves, y compris sexuelles, durant leur détention dans un cantonnement militaire dans le nord du Tchad. L’une d’elles a déclaré avoir été violée par l’accusé.

Les avocats commis d’office pour la défense ont pour leur part fait état de l’absence de preuves attestant, selon l’un d’eux, Me Mbaye Sène, « que le président Habré était un donneur d’ordre d’actes délictuels » ou ayant abouti à « des actes de torture ».

« Un tournant dans la lutte contre l’impunité des puissants »

En janvier, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon avait cité le procès d’Hissène Habré comme des avancées réalisées en 2015 en matière de « reddition de comptes » permettant à des victimes de voir « que justice leur est rendue ».

Ce procès « marque un tournant dans la lutte contre l’impunité des puissants pour les crimes les plus graves », a de son côté estimé Reed Brody, conseiller juridique à l’ONG Human Rights Watch (HRW). « Ce lundi 8 février, lorsque le marteau du juge ouvrira l’audience, l’espoir de justice renaîtra pour les victimes et leurs familles », dit de son côté Alioune Tine, directeur d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, dans une tribune publiée par Jeune Afrique.

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