Les miniers en crise se réunissent en Afrique du Sud
Comme chaque année, les professionnels du secteur minier convergent vers le centre de conférence international du Cap en Afrique du Sud, pour la conférence Mining indaba, dont c’est la 22ème édition.
Avec la chute drastique des cours qui affecte fortement les résultats des groupes miniers, l’affluence est en baisse, avec quelque 6 000 participants, contre un peu plus de 7 000 en 2015. Mais la manifestation reste la première du genre sur le continent, avec plus de 200 compagnies minières représentées selon les organisateurs. Leurs représentants seront au Cap jusqu’au 11 février pour discuter de leurs stratégies face à cette crise jugée sans précédent par son ampleur selon tous les participants interrogés.
La plupart des grands noms du secteur sont venus : Mark Cutifani, patron d’AngloAmerican, très attendu sur les détails de son plan de cession, qui doit entraîner la réduction de ses effectifs de 85 000 postes, notamment en Afrique du Sud ; Mark Bristow, PDG de Randgold, en pleine offensive, qui vient de nouer des accords avec trois groupes miniers dans l’exploration aurifère en RD Congo ; Venkat Srinivasan, CEO d’AngloGold Ashanti, qui doit trouver une solution pour sa mine ghanéenne d’Obuasi, en grande difficulté ; ainsi qu’Alan Davies, le vice-président de Rio Tinto en charge du mégaprojet guinéen du Simandou, dont l’entrée en exploitation semble être repoussée aux calendes grecques.
Croissance chinoise, ressources humaines et formation au cœur des préoccupations
Le ministre sud-africain des mines, Mosebenzi Joseph Zwane, nommé il y a quatre mois – en trois ans, il est le troisième à ce poste sensible – a ouvert la manifestation lundi 8 février en demandant à ce que les investisseurs et groupes miniers raisonnent sur le long terme en dépit de la volatilité des cours. Et répété son intention de continuer la politique du Black economic empowerment visant le renforcement de la participation des noirs sud-africains au développement économique du pays, permettant notamment la création de nouveaux « champions » miniers dans le pays.
Parmi les préoccupations majeures des participants figurent en bonne place l’impact du ralentissement de la croissance chinoise sur le secteur minier, mais aussi les questions tournant autour des ressources humaines et de la formation, et les relations avec les communautés locales, souvent difficiles.
Le cabinet de conseil américain McKinsey a profité de l’événement pour diffuser ce premier jour son étude « Créer des leaders du secteur minier en Afrique ». Alors que la productivité et les bénéfices des groupes centrés sur l’Afrique ont chuté ces dernières années, elle énumère des pistes pour leur permettre de rattraper leur retard sur leurs grands concurrents internationaux.
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