Côte d’Ivoire : mandat d’arrêt contre Guillaume Soro, la justice burkinabè persiste et signe

La justice militaire burkinabè a déclaré lundi, lors d’une conférence de presse à Ouagadougou, que ses juges n’avaient aucune intention de lever le mandat d’arrêt international émis contre Guillaume Soro dans le cadre de l’enquête sur la tentative de coup d’État, mi-septembre.

Guillaume Soro, le président de l’Assemblée nationale ivoirienne. © Saad/J.A.

Guillaume Soro, le président de l’Assemblée nationale ivoirienne. © Saad/J.A.

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Publié le 9 février 2016 Lecture : 2 minutes.

Pas question de lever le mandat d’arrêt international émis le 8 janvier contre le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro. C’est, en substance, le message transmis lundi 8 février à la presse par le lieutenant-colonel Norbert Koudougou, procureur du tribunal militaire de Ouagadougou en charge de ce dossier brûlant. Depuis quelques jours, de nombreuses rumeurs faisaient état de pressions du pouvoir politique sur les juges d’instruction afin de lever leur mandat d’arrêt contre la deuxième personnalité de l’État ivoirien, dont l’implication supposée dans la tentative de coup d’État contre le régime de transition burkinabè, mi-septembre, empoisonne les relations entre le Burkina et la Côte d’Ivoire depuis plusieurs mois.

« Personne n’a demandé à un juge d’instruction de lever un mandat d’arrêt. Il n’y a eu aucune pression pour lever le mandat d’arrêt contre Guillaume Soro, a martelé le lieutenant-colonel Koudougou. Le juge d’instruction travaille en toute indépendance. Le succès de l’instruction c’est le succès de toute la procédure et le juge d’instruction qui a posé un acte ne peut lui-même l’annuler ou le retirer du dossier. » Le procureur a ajouté que toutes les précautions avaient été prises pour que la validité de la procédure ne soit pas remise en cause « lorsque les bruits ont commencé à courir derrière ces mandats ».

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Gilets par balles, grenades lacrymogènes et hélicoptère

Le lieutenant-colonel Norbert Koudougou a également précisé que la justice militaire n’avait pas « encore pu authentifier » les écoutes téléphoniques qui impliqueraient Guillaume Soro et Djibrill Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères de Blaise Compaoré, dans une tentative de soutien opérationnel et financier aux putschistes de l’ex-régiment de sécurité présidentielle (RSP).

Comme l’indiquait Jeune Afrique, les juges d’instruction burkinabè veulent en effet d’abord entendre le président de l’Assemblée nationale ivoirienne sur deux points : la découverte de 300 gilets pare-balles et de grenades lors d’une perquisition à son domicile de Ouagadougou, début octobre, et l’aller-retour d’un hélicoptère de l’armée de l’air burkinabè entre Ouaga et la petite ville de Niangoloko, près de la frontière ivoirienne, le 19 septembre, deux jours après la prise du pouvoir par le général Gilbert Diendéré. L’appareil avait récupéré des caisses de grenades lacrymogènes et une valise auprès de véhicules venus de Côte d’Ivoire.

Un seul mandat d’arrêt exécuté sur dix-huit 

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Le procureur Koudougou a aussi profité de cette conférence de presse pour faire le point sur les autres dossiers traités par le tribunal militaire. D’après lui, 63 personnes (46 militaires et 17 civils) ont été inculpées pour leur rôle dans la tentative de coup d’État de mi-septembre et 9 autres (dont 6 en détention) dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de l’ancien président Thomas Sankara.

En tout, 18 mandats d’arrêts ont été émis par le pool de juges d’instruction (composé de deux militaires et d’un civil) du tribunal militaire. Seize sont liés au putsch manqué et deux à l’affaire Sankara, dont celui visant Blaise Compaoré. Sur ces 18 mandats d’arrêts, un seul a été exécuté : celui visant le général Gilbert Diendéré, interpellé début octobre après l’échec de son coup d’État contre le régime de transition.

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