RD Congo : les FDLR dénient toute responsabilité dans le massacre de Mukeberwa

Les FDLR ont démenti auprès de Jeune Afrique être responsables du massacre de Mukeberwa, dimanche dernier. Mais une faction dissidente de la rébellion hutue rwandaise pourrait être impliquée. Explications.

Dans le village de Miriki, au nord de Goma, en RDC, le 25 janvier 2009, alors contrôlé par des rebelles hutus du FDLR. © Lionel Healing / AFP

Dans le village de Miriki, au nord de Goma, en RDC, le 25 janvier 2009, alors contrôlé par des rebelles hutus du FDLR. © Lionel Healing / AFP

Publié le 10 février 2016 Lecture : 2 minutes.

L’incertitude reste grande sur le massacre perpétré dimanche 7 février à Mukeberwa. D’une source à l’autre, le bilan varie de 15 à 32 personnes tuées dans ce village du sud du territoire de Lubero, dans la province du Nord-Kivu. Qui sont les victimes ? Des rebelles, des civils, ou les deux ? Difficile aussi pour l’heure de le savoir.

Mardi 9 février, une importante délégation provinciale s’est rendue dans le Lubero pour évaluer la situation et tenter de désamorcer les tensions ethniques – très fortes depuis que de présumés rebelles hutus rwandais sont accusés d’avoir massacré le 7 janvier une quinzaine de Nande à Miriki, non loin d’une base de Casques bleus.

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Le RUD, de Jean-Damascène Ndibabaje, est-il coupable ?

Les morts du weekend seraient la conséquence de combats opposant la rébellion hutue rwandaise des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) à deux milices congolaises : l’Union des patriotes pour la défense des innocents (UPDI), à dominante nande, et le Nduma defence of Congo (NDC) de guidon, majoritairement nyanga.

« Dans ces endroits où il y a eu les affrontements, il n’y a aucun FDLR », affirme à Jeune Afrique La Forge fils Bazeye, porte-parole de la rébellion. Le Cercle international pour la défense des droits de l’Homme, la paix et l’environnement (Ciddhope) souligne aussi que cette rébellion n’est plus présente dans la région.

En revanche, il explique qu’une faction dissidente y reste active : le Ralliement pour l’unité et la démocratie (RUD), du « général » Jean-Damascène Ndibabaje (alias Musare). La Forge fils Bazeye assure que « depuis 2005, c’est une organisation à part » des FDLR, mais un rapport d’experts de l’ONU basé sur 2014 dément cette version.

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Pacte de non agression RUD – FDLR ?

Il indique que le RUD et les FDLR ont combattu le NDC « à plusieurs reprises en mai-juin et en septembre-octobre 2014 ». Cinq anciens combattants du RUD interrogés évoquent en outre de « bonnes relations » entre ces deux groupes qui, selon un ex-officier du RUD et un employé de la Mission de l’ONU (Monusco), ont même signé un « pacte de non agression ».

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Le RUD compterait quelque 650 hommes. Qui le ravitaille ? « Il échangerait du chanvre contre des armes avec des militaires et des armes contre des minerais avec des Casques bleus », rapporte Delly Mbambu, secrétaire exécutif du Ciddhope. Les experts de l’ONU, eux, pointent du doigt des soldats congolais, en précisant que certains fournissent entre autres les FDLR.

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