Congo-Brazzaville : le général Mokoko dénonce une « agression sauvage », la police dément

Qu’est-ce qui s’est passé mardi à l’aéroport de Maya-Maya à l’arrivée du général Jean-Marie Michel Mokoko ? Le candidat à la présidentielle du 20 mars au Congo-Brazzaville affirme avoir été victime d’une « agression sauvage » de la part des forces de l’ordre, mais la police décline toute responsabilité.

Le général de division congolais Jean-Marie Michel Mokoko, candidat déclaré à la présidentielle du 20 mars 2016 au Congo-Brazzaville. © AFP

Le général de division congolais Jean-Marie Michel Mokoko, candidat déclaré à la présidentielle du 20 mars 2016 au Congo-Brazzaville. © AFP

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Publié le 10 février 2016 Lecture : 2 minutes.

La version de la police

« L’arrivée à Brazzaville [le 9 janvier] du général Jean-Marie Michel Mokoko s’est passée dans le calme. Il a accompli les formalités administratives et est entré dans la ville ». Le colonel Jules Monkala Tchoumou, directeur central de la Sécurité publique et porte-parole de la police congolaise, soutient même que « les forces de l’ordre déployées sur la place ont dû disperser la foule – qui était contrôlable – dans la zone publique de l’aéroport de Maya-Maya pour assurer la sécurité du général Mokoko ».

À l’en croire, la voiture de l’ancien conseiller spécial en charge des questions de paix et de sécurité auprès de Denis Sassou Nguesso, revenu au pays pour défier le président sortant à la présidentielle du 20 mars, « n’a pas non plus été caillassée » comme l’a dénoncé ce dernier mardi soir sur France 24.

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Celle du général Mokoko

Un récit de faits qui fait sourire le général Mokoko. Joint au téléphone par Jeune Afrique, l’ancien chef d’état-major de l’armée congolaise rappelle qu’il a fait « partie des forces publiques » et « [connaît] très bien les manœuvres de la police » de son pays. « Je savais que je risquais d’être reçu à Brazzaville d’une façon particulière », explique celui qui exerce aujourd’hui les fonctions de représentant spécial de la présidente de la Commission de l’Union africaine (UA) en Centrafrique.

« Alors qu’ils devaient s’y trouver, mes amis et membres de ma famille n’ont pas eu accès au salon V.I.P de l’aéroport, raconte-t-il. En sortant, j’ai vu une foule d’une cinquantaine de personnes. C’est lorsque j’ai aperçu de l’autre côté de la foule les personnes qui sont venues m’accueillir que je suis sorti de la voiture pour ne serait-ce que les saluer. C’est à ce moment là qu’un de mes gardes m’a demandé de regagner vite le véhicule : il y a eu des tirs des gaz lacrymogène, des jets de pierre (…). Deux véhicules ont ainsi été caillassés, l’un de mes cousins bousculé, un de mes collaborateur interpellé, malmené avant d’être rapidement libéré », poursuit-il.

Bref, « c’était une agression sauvage commanditée par la police pour tenter de m’intimider parce que j’ai exprimé ma volonté, en tant que citoyen, de me présenter à la présidentielle », dénonce le général Mokoko

Pour lui, il n’y a pas de doute : « c’est le général Jean-François Ndenguet [numéro un de la police congolaise] qui est derrière cette manœuvre ». Le général candidat affirme également que « la police s’attendait à sa réaction pour trouver les moyens d’invalider plus tard sa candidature ».

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