Virus Zika : il ne passera pas par les athlètes kényans !

Les virus menacent la santé du continent noir, mais aussi sa réputation. L’Afrique entend bien éviter Zika, même s’il faut boycotter les prochains Jeux olympiques…

Le président du Comité national olympique kenyan a laissé entendre que les athlètes de son pays pourraient renoncer à participer aux JO de Rio. © Glez

Le président du Comité national olympique kenyan a laissé entendre que les athlètes de son pays pourraient renoncer à participer aux JO de Rio. © Glez

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Publié le 11 février 2016 Lecture : 3 minutes.

Virus et compétitions sportives ne font pas bon ménage. Il y a un peu plus d’un an, la Confédération africaine de football (CAF) décidait de retirer des mains du Maroc l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations. Jugé trop précautionneux, Rabat craignait que des footballeurs d’Afrique noire ne débarquent avec le virus Ebola dans leurs bagages.

C’est maintenant aux sportifs d’Afrique noire de se méfier d’un grand rendez-vous des muscles. En ce début de semaine, le président du Comité national olympique kenyan (NOCK) laissait entendre que les athlètes de son pays pourraient renoncer à participer aux Jeux Olympiques de Rio qui doivent se tenir du 5 au 21 août prochain.

Mondialement reconnu pour ses marathoniens, le Kenya a beaucoup à perdre d’un éventuel boycott

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En cause : un autre virus, Zika, qui serait à l’origine de malformations congénitales chez les nourrissons nés de mères contaminées pendant leur grossesse. Mondialement reconnu pour ses marathoniens, le Kenya a beaucoup à perdre d’un éventuel boycott : aux Mondiaux-2015 d’athlétisme de Pékin, le pays terminait en tête au tableau des médailles. Mais Zika, qualifié par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) d’« urgence de santé publique à portée mondiale », sévit en Amérique latine et tout particulièrement au Brésil qui compte 1,5 million de patients de cette pathologie transmise par une piqûre de moustique.

Faut-il percevoir comme une consolation –même mince– le fait que l’Afrique noire n’apparaisse plus comme le foyer quasi-exclusif de tous les épouvantails sanitaires ? Pas sûr et pour trois raisons. Premièrement, les plus « historiens » des journalistes se plaisent à régurgiter la fiche Wikipedia qui précise que le virus Zika a été découvert, en 1947, sur le singe d’une forêt… ougandaise. Deuxièmement, l’Afrique  ne semble jamais durablement épargnée par les maladies les plus farouches.

Ainsi le continent semble-t-il ne jamais finir d’en finir avec Ebola. Quelques temps après une première proclamation de la fin de l’épidémie en Sierra Leone, de nouveaux cas d’infection avaient été détectés. Ce mardi, tout de même, la dernière patiente connue d’Ebola en Sierra Leone, Memunatu Kalokoh, était présentée comme officiellement guérie par les autorités sanitaires. 42 jours après cette annonce -deux fois la durée maximale d’incubation du virus-, la fin de l’épidémie pourrait être à nouveau proclamée…

Comme il faut choisir entre deux maux, il est à craindre que certains athlètes ne courent bientôt vers le Zika brésilien pour éviter d’autres calamités sur leur propre territoire

La troisième raison pour laquelle l’Afrique ne doit pas se croire épargnée de tout virus est la résurgence de la fièvre de Lassa, une maladie proche d’Ebola principalement véhiculée par des ruminants qui contaminent les céréales et tubercules destinées à l’alimentation. Après une épidémie largement circonscrite au Nigeria, le fléau vient d’apparaître au Bénin. Selon le directeur de la santé publique, Yorushabi Orou Bagou, une vingtaine de cas ont été détectés et une dizaine de morts seraient à déplorer.

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Comme il faut choisir entre deux maux, il est à craindre que certains athlètes ne courent bientôt vers le Zika brésilien pour éviter d’autres calamités sur leur propre territoire. À moins qu’un Zika globe-trotter ne les rejoigne en premier. La Chine vient d’annoncer son premier cas d’infection. En attendant d’éradiquer tous les moustiques, le bon sens et les autorités sanitaires recommandent de bien laver les aliments ou de les faire bouillir convenablement avant leur consommation.

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Un travailleur du ministère de la Santé à Managua, au Nicaragua, le 28 janvier 2016 © Inti Ocon/AP/SIPA

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