Journaliste tué en Guinée : 17 militants de l’opposition en garde à vue

Dix-sept militants du principal parti de l’opposition en Guinée, l’UDFG, ont été placés en garde à vue jeudi dans le cadre de l’enquête sur la mort d’un journaliste guinéen qui avait été blessé par balle dans des heurts entre partisans de la formation.

Manifestation, le 8 février, en hommage au journaliste tué le 5 février 2016 à Conakry. © Cellou Binani/AFP

Manifestation, le 8 février, en hommage au journaliste tué le 5 février 2016 à Conakry. © Cellou Binani/AFP

Publié le 12 février 2016 Lecture : 2 minutes.

La bataille déclarée entre les deux leaders (respectivement président et vice-président) de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) pour le contrôle du parti a dégénéré lors d’une réunion le 5 février et causé la mort du journaliste guinéen, El Hadj Mohammed Diallo, touché par une balle perdue. L’enquête sur les violences au sein du parti a pris une nouvelle tournure.

Des membres de l’UFDG « chargés du maintien de l’ordre »  arrêtés

Dans la nuit de jeudi à vendredi, Salifou Béavogui, avocat du parti à déclaré à l’AFP : « Nos clients, au nombre de 17, ont été placés en garde à vue de façon hâtive et prématurée dans une brigade de gendarmerie dite PM3, dans la banlieue de Conakry. »

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« Ils ont été interrogés et re-interrogés. Ils ont été convoqués régulièrement depuis mardi. C’est [jeudi] à 16h00 (locales et GMT) qu’on leur a signifié leur maintien en garde à vue », a ajouté Me Béavogui.

Selon ses dires, ils étaient tous « chargés du maintien de l’ordre à l’UFDG »,  dirigé par l’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo.

Me Béavogui a précisé qu’ils n’avaient aucune arme. « Ce sont tous des militants de l’UFDG mais ils ne sont pas armés. Ils n’ont que leurs muscles, rien d’autre que ça. »

L’enquête suit son cours

Une information judiciaire « contre X pour homicide volontaire » a été ouverte peu après le décès d’El Hadj Mohammed Diallo. Le 8 février, le ministre de la Justice, Cheick Sako, a évoqué des auditions qui concernaient notamment Cellou Dalein Diallo et Amadou Oury Bah, sans plus de précisions.

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L’avocat de l’UFDG a fait part de ses craintes sur l’impartialité des recherches effectuées, qui seraient trop tournées vers le camp de Cellou Dalein Diallo alors que Bah Oury est aussi concerné : « Nous sommes inquiets des suites de la procédure, parce que nous constatons que les enquêtes sont orientées vers un camp alors qu’il fallait mener les enquêtes des deux côtés », a déclaré Me Béavogui.

Mais le conseiller estime qu’il est trop tôt pour engager une quelconque responsabilité des 17 militants arrêtés. « Nous sommes en enquête préliminaire. Évidemment, toute personne qui peut intéresser l’enquête peut être entendue, mais nous ne pensons pas qu’il y a, à ce stade, des indices qui peuvent faire peser le soupçon », a-t-il avancé.

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