Mohamed El Hajjouji : « L’OCP séduit les investisseurs »
L’emprunt obligataire lancé fin septembre par le leader mondial des phosphates a été un succès.
Mohamed El Hajjouji, 57 ans, est satisfait. L’emprunt obligataire de 175 millions d’euros, lancé du 15 au 26 septembre par l’Office chérifien des phosphates (OCP) à la Bourse de Casablanca, a rencontré un large succès auprès des investisseurs institutionnels marocains auxquels il était destiné.
« Le montant a été sursouscrit presque sept fois. Pas moins de trente institutionnels ont voulu s’engager, pour un total de 13,5 milliards de dirhams [environ 1,2 milliard d’euros, NDLR], preuve que la signature de l’entreprise est reconnue. Établissements de crédit, caisses de retraite, OPCVM… Tous ont répondu présent et se sont positionnés sur les taux les plus bas », se réjouit le directeur du pôle financier, formé en France et ancien directeur du financement de Royal Air Maroc.
Grands travaux
« Avec cette opération, la première du genre pour l’OCP, notre plan d’investissement est bouclé », ajoute-t-il. Pour le géant des engrais, qui dispose d’une belle capacité d’autofinancement (800 millions d’euros de cash-flow en 2010), cette manne en obligations est la bienvenue. Le groupe, dirigé par Mostafa Terrab, a en effet besoin de 8,9 milliards d’euros sur cinq ans pour achever ses grands travaux : la modernisation de ses mines de Khouribga et de Benguerir ; la mise en place de ses usines chimiques et terminaux de Jorf Lasfar ; mais aussi l’installation de son « minéroduc », ce fameux conduit qui acheminera le phosphate et donnera à l’OCP la flexibilité logistique nécessaire.
Le groupe a besoin de 8,9 milliards d’euros sur cinq ans pour achever ses grands travaux.
Le groupe veut aussi poursuivre son offensive commerciale en Afrique subsaharienne. Une stratégie qui n’est pas pour déplaire à Mohamed El Hajjouji, qui a effectué jadis des missions de conseil en gestion de trésorerie au Sénégal et au Gabon, des pays pour lesquels il garde un fort attachement.
Pour l’OCP, la réussite de cet emprunt obligataire laisse présager d’autres opérations sur les marchés de capitaux. « L’appétit vient en mangeant », rit Mohamed El Hajjouji. Puis, plus sérieusement : « Nous sommes dans une logique de diversification de nos financements, ce qui implique aussi une meilleure communication financière. » Malgré tout, l’ouverture du capital de l’OCP n’est pas à l’ordre du jour : « Nous sommes un groupe industriel. Nous voulons garder une stabilité du capital et un niveau minimal de confidentialité pour déployer notre stratégie », justifie le financier marocain.
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