Serigne Barro démystifie le web
Il a créé People Input en 2002. D’abord concepteur de sites internet, il produit aujourd’hui des aplications et gère l’image de ses clients sur la Toile.
Serigne Barro le sait : en cette année d’élection présidentielle, son activité au Sénégal sera ralentie. « On reprendra vraiment en juin », assure-t-il. À 33 ans, cet entrepreneur originaire de Kaolack est sûr d’avoir fait le bon choix : quitter la France, où il a obtenu en 2000 son diplôme à l’Institut supérieur de commerce de Paris, pour lancer en 2002 People Input dans son pays d’origine.
« Nous créons des sites internet, accompagnons le client sur la Toile et optimisons sa visibilité, notamment à travers les réseaux sociaux », explique-t-il. Parmi ses clients : la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM), Sénégal Airlines… Forte de quinze salariés et de quatre filiales hors Sénégal (Cameroun, Mali, Côte d’Ivoire et Burkina Faso), la web agency a signé un contrat déterminant en 2011 lorsque la marque Samsung lui a confié, à travers un contrat trimestriel renouvelable, la gestion de son image sur internet. La société est aussi en discussion avec le groupe hôtelier Accor pour lancer un jeu-concours sur tout le continent.
À LA POINTE. « Depuis 2002, l’e-business a beaucoup évolué au Sénégal, notamment grâce à une bonne connexion au réseau. Les patrons ont davantage conscience de l’importance du web pour leurs affaires », note Serigne Barro. People Input s’est par ailleurs distingué avec des applications sur téléphone mobile (sonneries, jeux, logos…). Des partenariats avec des chaînes de télé telles que Trace TV ou la Radio Télévision sénégalaise (RTS) lui ont permis de toucher plus de 30 millions de personnes. Depuis novembre, l’agence est aussi l’unique revendeur en Afrique de l’Ouest (hors Nigeria) des applications de Google (récemment installé à Dakar).
Tous Sénégalais, ses salariés (développeurs, communicants, professionnels du marketing) ont été formés au pays. « La distance n’est plus un obstacle : nous sommes à la pointe de tout ce qui se fait en matière de technologie, nous l’avons démystifiée », conclut Serigne Barro. Qui, « grâce à la crise », se paie même le luxe d’engager des sous-traitants français « au même prix qu’ici ».
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