Burkina : le retour en force du faso dan fani

Depuis leur accession au pouvoir, Roch Marc Christian Kaboré et son gouvernement ne cessent de mettre en avant le faso dan fani, un pagne traditionnel burkinabè que Sankara avait érigé en un des symboles de sa révolution.

Roch Kaboré en Faso Dan Fani aux couleurs de son parti, le MPP, lors de son dernier meeting à Ouagadougou, le 27 novembre 2015. © Theo Renaut/AP/SIPA

Roch Kaboré en Faso Dan Fani aux couleurs de son parti, le MPP, lors de son dernier meeting à Ouagadougou, le 27 novembre 2015. © Theo Renaut/AP/SIPA

BENJAMIN-ROGER-2024

Publié le 12 février 2016 Lecture : 2 minutes.

Le président Roch Marc Christian Kaboré l’arborait fièrement au sommet de l’Union africaine (UA), fin janvier, à Addis-Abeba. Son ami Simon Compaoré, ministre de l’Administration territoriale et de la Sécurité, le porte quasi quotidiennement à chacune de ses apparitions publiques. Quant aux députés, au premier rang desquels Salif Diallo, le président de l’Assemblée nationale, ils l’avaient tous symboliquement revêtu pour le vote de confiance au Premier ministre Paul Kaba Thiéba, le 5 février.

Un des emblèmes nationaux 

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Depuis l’arrivée au pouvoir de « Roch » et de ses camarades du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), le faso dan fani est à l’honneur au Burkina Faso. Ce pagne traditionnel tissé à base de coton local, qui signifie littéralement « pagne tissé de la patrie » en langue dioula, est un des emblèmes nationaux.

Porté par des générations de Burkinabè, il a connu un vrai essor sous le régime de Thomas Sankara, qui a vu dans ce tissu le moyen de promouvoir deux thèmes qui lui étaient chers : l’émancipation des femmes (grâce aux revenus du tissage) et le développement des productions nationales.

« Produisons et consommons burkinabè »

Comme l’écrit Ludo Martens dans son ouvrage Sankara, Compaoré, et la révolution burkinabè, le port du faso dan fani durant la révolution sankariste était devenu « la concrétisation principale du mot d’ordre ‘produisons et consommons burkinabè’ ».

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« Porter le faso dan fani est un acte économique, culturel et politique de défi à l’impérialisme », avait aussi l’habitude de dire Sankara. Sous son régime, ce pagne traditionnel représentait un tel symbole que son port avait été imposé par décret aux fonctionnaires.

Valoriser le travail des tisseuses 

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Sans aller aussi loin, le président Kaboré et ses proches ont donc remis le faso dan fani au goût du jour au sommet de l’État, comme Yacouba Isaac Zida, l’ex-Premier ministre de la transition, avant eux. Bien plus qu’un simple style vestimentaire, il s’agit d’abord d’un geste patriotique, qui permet aussi de s’inscrire dans la lignée de l’idole populaire Thomas Sankara.

Signe de cette mise en valeur du faso dan fani par les autorités, le gouvernement a officiellement invité tous les Burkinabè à porter le pagne traditionnel le 8 mars prochain, à l’occasion de la journée internationale de la femme, afin « de valoriser la production locale et la transformation du coton par les acteurs de la filière, notamment les tisseuses ».

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