RD Congo : Paris et Washington mettent Kabila en garde, Kinshasa leur répond

Après les récentes mises en garde de Paris et de Washington sur la nécessité de garantir l’alternance démocratique en RD Congo, le gouvernement congolais a dénoncé vendredi des « habitudes insensées et surannées » des autorités françaises et américaines.

John Kerry et Joseph Kabila, à Kinshasa, le 4 mai 2014. © Saul Loeb/AP/SIPA

John Kerry et Joseph Kabila, à Kinshasa, le 4 mai 2014. © Saul Loeb/AP/SIPA

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Publié le 12 février 2016 Lecture : 2 minutes.

Mises en garde de Washington et de Paris

« [L’année 2016] déterminera si la RD Congo tirera profit des gains importants de la décennie précédente […], ou si elle déviera de son cap en risquant de sombrer à nouveau dans le conflit et le sous-développement ». Devant la commission sénatoriale américaine des Affaires étrangères, Thomas Perrielo, envoyé spécial des États-Unis pour la région des Grands Lacs, a tiré, le 10 février, une sonnette d’alarme contre les risques de violence si le président congolais, Joseph Kabila, tentait de se maintenir au pouvoir au-delà de son deuxième et dernier mandat constitutionnel qui s’achève d’ici la fin de l’année.

Kabila n’a pas encore franchi le point de non-retour

L’envoyé spécial américain a également dénoncé « les efforts déployés par le gouvernement Kabila pour fermer l’espace civique et reporter le début des préparatifs de scrutin font craindre que Kabila ait l’intention de s’accrocher au pouvoir ».

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Mais les autorités congolaises n’ont « pas encore franchi le point de non-retour », a-t-il expliqué, soutenant que « des élections opportunes et crédibles conformes à la Constitution de la RDC sont encore possibles ». Et d’ajouter : « Les obstacles majeurs à la tenue d’élections d’ici la fin de l’année 2016 sont d’ordre politique et non pas technique ».

Plus virulente, Linda Thomas-Greenfield, secrétaire d’État adjointe en charge des Affaires africaines pour les États-Unis, a préconisé de son côté des sanctions si la présidentielle n’était pas organisée dans les délais constitutionnels en RD Congo.

Paris souhaite également que la présidentielle en RD Congo se déroule dans les délais constitutionnels, soit d’ici fin 2016.  « La position française n’est pas anti-Kabila, elle est pro-constitution », a rappelé récemment l’Élysée.

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Réponse de Kinshasa

Dans la capitale congolaise, ces discours des autorités américaines et françaises ne passent pas. Contacté par Jeune Afrique, Lambert Mende a dénoncé vendredi des « habitudes insensées et surannées » des États-Unis et de la France. « Des prises de position dépourvues de toute rationalité », selon le porte-parole du gouvernement congolais.

La RD Congo n’est ni la province de la France ni celle des États-Unis

« Personne ne demande à François Hollande [le président français] d’être pour ou contre la Constitution congolaise, a déclaré le ministre. Le gouvernement congolais ne lui reconnaît pas le droit de s’ingérer dans les affaires intérieures de notre pays. » « La RD Congo n’est ni la province de la France ni celle des États-Unis », a-t-il rappelé.

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À ceux qui soupçonnent le président sortant de vouloir se maintenir au pouvoir, Lambert Mende a une fois de plus soutenu que « Joseph Kabila respectera la Constitution parce qu’il est le garant de la Loi fondamentale congolaise. Mais pas parce que la France ou les États-Unis l’auraient demandé ! »

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