Niger : le concert de Franko annulé à Niamey pour des raisons morales, selon la production

Attendu le 13 février à Niamey, le chanteur camerounais Franko ne pourra finalement pas donner son concert.

Le chanteur Franko. © Capture d’écran YouTube

Le chanteur Franko. © Capture d’écran YouTube

Publié le 12 février 2016 Lecture : 2 minutes.

Niamey ne « collera pas la petite ». Franko, le chanteur camerounais auteur du tube « Coller la petite » s’est vu refuser son visa d’entrée sur le territoire nigérien. L’association culturelle Culture sans frontière, promoteur du spectacle avec Anpodrac, explique les faits par la voix de son directeur, Sidi Toure : « Le gouverneur de la région de Niamey nous a signifié qu’il a reçu un groupe de marabouts qui lui ai demandé d’interdire l’arrivée de Franko pour des raisons religieuses et de société, ajoutant que l’artiste est interdit dans toute les capitales africaines. C’est pour ces raisons qu’il a demandé a la Direction de surveillance du territoire (DST) de refuser le visa d’entrée de Franko. Nous lui avons signifié que ces allégations étaient fausses, prenant pour  que ce dernier a joué le 27 décembre a Abidjan et le 31 décembre a Conakry. » Et d’ajouter : « Notre activité n’est ni religieuse, ni politique. Nous sommes dans le domaine de l’art et de la culture et nous n’acceptons pas la pensée unique. Aussi tous les acteurs culturels doivent lutter pour préserver la culture et l’art. »

Du côté de l’entourage de l’artiste on déplore cette situation : « un groupe de personnes a colporté des informations erronées à une autorité de la ville selon lesquelles Franko est interdit au Cameroun, or, c’est faux », confie un proche de l’artiste.

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Seul un département camerounais a pris des mesures en ce sens. Début novembre au Cameroun, le préfet du département de la Mifi, Joseph Tover Twanga, signait un arrêté « portant interdiction de la vente, la diffusion et la promotion de l’œuvre de l’artiste Franko » dans le cadre de la lutte contre la dépravation des mœurs.

Dans ce morceau des plus explicites, le Camerounais assimile la piste de danse à un véritable lieu de consommation : « Il y a beaucoup de petites, fais ton choix (…) y a tout genre de lolos, les babouches et les pointus (…) Choisis ta petite, mange-la avec appétit (…) Récupère la petite, angoisse la petite, embrouille la petite et maintenant colle la petite ». Des paroles qui ne sont pas du goût de tout le monde, mais qui sont sur toutes les lèvres.

Si ce titre au 17 millions de vues sur YouTube n’en est pas à sa première polémique, le public nigérien sera certainement déçu. Car, comme partout ailleurs sur le continent, et en Europe, « Coller la petite » est incontestablement le tube africain de l’année 2015.

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