Cinéma : « Hédi », premier film arabe en lice pour l’Ours d’Or depuis 20 ans

Le premier long métrage de Mohamed Ben Attia a été sélectionné au festival de Berlin. Depuis « Un été à la Goulette » de Ferid Boughedir (1996), aucun film arabe n’avait été nominé.

Le réalisateur tunisien Mohamed Ben Attia, à Berlin, le 12 février 2016 © Axel Schmidt/AP/SIPA

Le réalisateur tunisien Mohamed Ben Attia, à Berlin, le 12 février 2016 © Axel Schmidt/AP/SIPA

Publié le 12 février 2016 Lecture : 1 minute.

Mohamed Ben Attia ne cache pas sa surprise. Son premier long-métrage a été sélectionné ce vendredi au festival de Berlin. Honneur supplémentaire, des 18 oeuvres en lice, c’est « Hédi » qui ouvre la compétition officielle pour l’Ours d’Or.

« Ce n’est pas que je manque d’ambition, mais jamais je n’aurais imaginé être à Berlin », confie le réalisateur qui, avant de se lancer dans le cinéma au début des années 2000, était commercial dans la vente de voiture. Il faut remonter vingt ans en arrière pour trouver dans la sélection officielle pour l’Ours d’Or, un film arabe se déroulant dans le monde arabe, avec  « Un été à la Goulette » de Ferid Boughedir (1996).

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Ce 14 janvier 2011…

À l’origine de « Hédi », une date : le 14 janvier 2011. Ce jour-là, Mohamed Ben Attia est devant le ministère de l’Intérieur, dans la foule qui pousse à la chute de Zine el Abidine Ben Ali. C’est la fin d’une époque où « l’on vivait sous une censure qu’on croyait exclusivement politique mais qui anesthésiait tout le monde », commente le réalisateur tunisien.

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Son personnage principal n’a « aucun lien avec la révolution, c’est quelqu’un qui sous Ben Ali a accepté de laisser glisser les chose ». Seulement, il connait un « bouleversement émotionnel » semblable à celui du réalisateur ce 14 janvier. Le héros, interprété par le jeune Madd Mastoura, « se découvre à travers une histoire d’amour, et se détache de toutes les conventions ». Mais il « constate (qu’)après l’euphorie tout n’est pas simple ». 

C’est vrai qu’on a un peu la gueule de bois

« On croyait qu’il suffisait juste qu’il (Ben Ali) parte pour que les choses s’améliorent. On a cru profondément à ce changement radical, tout comme Hédi veut croire à cette histoire d’amour » commente Mohamed Ben Attia, en ajoutant « c’est vrai qu’on a un peu la ‘gueule de bois’ ».

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