RD Congo – Festival Amani : les chanteurs rwandais agréablement surpris par l’accueil de Goma

L’un des objectifs du festival Amani (« paix » en swahili) a été atteint, les 12 et 13 févier, avec le passage sur scène de deux artistes rwandais, Angel Mutoni et Kode, acclamés par un public chaleureux. Un petit pas de plus contre les préjugés dans la région des Grands lacs.

Les chanteurs rwandais Angel Mutoni et Kode posent devant le lac Kivu, à Goma, le 14 février 2016. © DR

Les chanteurs rwandais Angel Mutoni et Kode posent devant le lac Kivu, à Goma, le 14 février 2016. © DR

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 14 février 2016 Lecture : 2 minutes.

Le 7 février, les supporteurs des léopards n’en ont pas cru leurs yeux : le président rwandais, Paul Kagamé, remettait la coupe du championnat d’Afrique des nations de football (CHAN) au capitaine congolais, après leur victoire finale à Kigali face au Mali, et après avoir défait le Rwanda. À l’occasion de leur voyage de nombreux fans avaient découvert le pays des milles collines et un accueil chaleureux auquel ils ne s’attendaient pas. Les tensions politiques entre les deux pays ont en effet été très nombreuses ces dernières décennies.

Goma vient de rendre la pareille aux artistes rwandais invités de la troisième édition du Festival Amani (« paix » en Swahili) qui se tenait du 12 au 14 février. Deux jeunes chanteurs étaient en effet à l’affiche et sont parvenus à charmer les quelques 10 000 spectateurs.

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« C’est la première fois que je venais au Congo et, honnêtement, j’avais un peu d’appréhension avant l’arrivée, du point de vue de la sécurité, confie Angel Mutoni, 23 ans à Jeune Afrique. Mais Goma est finalement assez calme, moins folle que je l’imaginais, et assez agréable ici avec le lac. Les gens sont ouverts et l’accueil a été très bon ».

Rares excursions rwandaises à Goma

Pour de nombreux rwandais, la RD Congo reste le pays où les génocidaires de 1994 ont fuit, et où les guerres s’enchaînent depuis. Rares sont ceux qui s’y aventurent, même en temps de paix, alors que la frontière n’est qu’à trois heures de route de Kigali.

« C’était un peu différent pour moi car j’ai passé une partie de mon enfance ici à Goma, et ailleurs au Congo, témoigne Kode, 34 ans. Mais je n’étais plus revenu depuis 1998. Mon appréhension se situait plutôt au niveau musical. Je n’étais pas sûr que mon style, plutôt « soul », serait compris et apprécié, ici où la musique congolaise est reine. Finalement, j’ai été agréablement surpris par l’ambiance, très réceptive ».

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« J’ai regardé un peu les médias ici : beaucoup de langues et de culture s’y côtoient, et Goma compte de nombreux expatriés, poursuit Kode. Je pense que ça donne au public une certaine ouverture. »

Angel, très stressée au moment de monter sur scène, qui ne s’était jamais produit devant un public aussi nombreux, a été également surprise par l’accueil favorable réservé à sa musique, très influencé par le hip-hop et le RnB américains – elle a passé une partie de son enfance au Canada.

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Surtout, les deux artistes en ont profité pour découvrir plusieurs artistes locaux, avec qui ils envisagent désormais des collaborations. Objectif atteint pour le festival Amani.

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