Philippe Serey-Eiffel, l’homme qui murmure à l’oreille d’ADO

Ce Français de 58 ans a fait ses premières armes en Côte d’Ivoire en 1973. En mars, le président Ouattara l’a rappelé pour devenir son conseiller spécial. .

Publié le 12 juillet 2011 Lecture : 2 minutes.

Discret, très discret. Forcément, pour un homme de dossiers. Et éminemment secret aussi. Philippe Serey-Eiffel fuit la lumière. Rien à voir avec son arrière-arrière-grand-père, Gustave, le célèbre constructeur de la tour Eiffel. Mais depuis l’accession d’Alassane Dramane Ouattara (ADO) à la charge suprême, il lui est de plus en plus difficile de rester à l’écart du rayonnement et du tapage médiatiques. Et pour cause. Fidèle compagnon du chef de l’État ivoirien, il occupe, à 58 ans, un poste stratégique : conseiller du président de la République chargé de gérer les affaires économiques et les infrastructures.

Sorte de Claude Guéant à la mode ivoirienne, il a un droit de regard sur tous les dossiers économiques et financiers (cacao, café, sécurité…). Et comme l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, il n’hésite pas à convoquer des ministres pour exiger des éclaircissements. Homme de confiance d’ADO, Philippe Serey-Eiffel est l’un des principaux artisans – avec Marcel Amon Tanoh, le directeur de cabinet à la présidence – de la venue de François Fillon à Abidjan, le 14 juillet, et de la défense des intérêts économiques français dans le pays.

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LIMOGÉ PAR BÉDIÉ. Né en juin 1953 à Neuilly-sur-Seine, près de Paris, ingénieur des Ponts et Chaussées, il a fait ses premières armes en Côte d’Ivoire en 1973, sous Houphouët-Boigny, recruté par le tout-puissant Antoine Cesareo, qui régnait sur la DCGTX (Direction et contrôle des grands travaux, aujourd’hui Bureau national d’études techniques et de développement). « C’est un jeune plutôt frêle mais au regard malicieux et plein d’intelligence », disait-il de lui. Philippe Serey-Eiffel gravit tous les échelons de l’institution et accède au poste de directeur général adjoint en 1989.

Devenu Premier ministre, ADO le nomme à la tête de la DCGTX en 1990. Il s’occupe des travaux d’infrastructures et des grands chantiers de privatisation, qui profitent beaucoup aux groupes français. Il est limogé en 1994 par Henri Konan Bédié. De retour en France, il s’occupe de son vignoble dans le Bordelais, de l’Association des descendants de Gustave Eiffel, qu’il préside, et travaille pour la société Scetauroute puis pour Réseau ferré de France. Mars 2011 : ADO le rappelle aux affaires ivoiriennes.

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