Standard & Poor’s abaisse la note de l’Angola à « B »

Après avoir abaissé celle du Gabon, Standard & Poor’s vient de dégrader celle de l’Angola. L’agence de notation met en cause l’impact des faibles cours du brut sur les recettes, l’endettement et le rythme de croissance de l’économie du pays.

Logo de l’agence de notation Standard & Poor’s. © DR

Logo de l’agence de notation Standard & Poor’s. © DR

Publié le 15 février 2016 Lecture : 2 minutes.

Aux mêmes causes les mêmes effets… Telle semble être l’approche adoptée par l’agence de notation Standard & Poor’s dans son évaluation des pays pétroliers africains.

Un peu moins de deux semaines après avoir baissé à « B » la note souveraine de long terme du Gabon, S&P vient également de dégrader celle de l’Angola, la faisant elle aussi basculer d’un cran pour la ramener au niveau de celle de Libreville (B).

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Les deux pays pétroliers africains ont ainsi vu leurs notes baisser de deux échelons en un an, de « BB- » à « B » à seulement deux crans au-dessus de la catégorie « CCC », réservée aux obligations comportant des « risques substantiels ».

Projections

Dans son rapport publié le 12 février, Standard & Poor’s écrit : « Ce déclassement reflète notre opinion que des prix moyens du pétrole plus faibles que prévus altèrent nos projections en ce qui concernent les flux et les stocks de devises extérieures de l’Angola, la dette publique et le rythme de la croissance économique compte tenu de la dépendance du pays au secteur pétrolier ». Le pétrole représente deux tiers des revenus publics et 90 % des recettes d’exportations de l’Angola, rappelle S&P.

L’agence américaine de notation financière prévoit désormais un cours du baril de 40 dollars en 2016, 45 dollars en 2017 et 50 dollars en 2018, contre 55 dollars, 65 dollars et 75 dollars précédemment. L’agence a par conséquent revu à la baisse ses prévisions de croissance pour l’Angola, à 3,3 % en 2016. Ce taux de croissance s’est établi à 3,5 % en 2015 et 4,7 % en 2014.

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De 5 à 30% de dette publique

Le déficit de la balance des comptes courants devrait être de 7 % entre 2016 et 2019. Il devra être financé par prélèvement sur les réserves de devises du pays, par l’emprunt extérieur (l’Angola a émis en novembre 2015 son premier eurobond – 1,5 milliard de dollars sur 10 ans) et la cession d’actifs à l’étranger. La dette publique nette devrait attendre environ 33 % du PIB sur cette période estime S&P qui rappelle qu’elle était inférieure à 5 % du PIB il y a trois ans à peine.

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Un résultat dû en partie à la dépréciation de la monnaie angolaise, le kwanza, qui a chuté de -30 % en un an, alors que la moitié de la dette du pays est libellée en devises étrangères.

Le déficit public, selon ses prévisions, devrait atteindre 5,5 % du PIB cette année avant de chuter progressivement à 2 % en 2019. En 2012, le pays avait enregistré un excédent budgétaire de 6,1 % du PIB.

« La perspective stable attribuée à la note de l’Angola reflète notre opinion selon laquelle les déficits courants vont progressivement baisser à moyen terme, ce qui réduira les risques de financement externes, en plus des efforts politiques du gouvernement visant à limiter la détérioration budgétaire et la dette », écrit Standard & Poor’s. Toutefois, avertit l’agence de notation, « la détérioration de l’environnement politique et institutionnel de l’Angola pourrait entraîner une révision à la baisse » de la note souveraine du pays.

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