BCEAO : comment Tiémoko Meyliet Koné a pris les commandes

Le nouveau gouverneur de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest, Tiémoko Meyliet Koné, a déjà passé trente ans au sein de l’institution. Depuis décembre, il est aussi conseiller spécial d’Alassane Ouattara.

Tiémoko Meyliet Koné (g.), nouveau gouverneur de la BCEAO, avec Charles Diby Koffi. © AFP

Tiémoko Meyliet Koné (g.), nouveau gouverneur de la BCEAO, avec Charles Diby Koffi. © AFP

JAD20220711-Tribune-RDC-Gécamines-StéphaneBallong Stéphane Ballong
© Vincent Fournier pour JA

Publié le 20 juin 2011 Lecture : 3 minutes.

Cela n’a guère été une surprise lorsque, le 30 mai à Lomé, les chefs d’État de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) ont annoncé la nomination de Tiémoko Meyliet Koné, 61 ans, à la tête de l’institution émettrice de la zone. Le nom de l’Ivoirien circulait déjà depuis un moment. Lors de ses récentes visites, fin avril, au Sénégal et au Burkina Faso, le président Alassane Ouattara l’avait présenté à Abdoulaye Wade et à Blaise Compaoré, qui ont donné leur agrément pour qu’il achève le mandat de Philippe-Henri Dacoury-Tabley qui court jusqu’en 2014. L’ex-gouverneur de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), proche de Laurent Gbagbo, a été contraint à la démission en janvier.

Au départ, la désignation de Tiémoko Meyliet Koné était pourtant loin d’être acquise. Le départ de Dacoury-Tabley avait réveillé les ambitions de certains technocrates ivoiriens. À commencer par Charles Diby Koffi, ministre de l’Économie et des Finances, qui occupait déjà le même poste sous Laurent Gbagbo. Il avait même eu des séances de travail avec le gouverneur par intérim, Jean-Baptiste Compaoré.

la suite après cette publicité

Mais selon certaines sources, plusieurs partenaires du développement de la Côte d’Ivoire ont manifesté avec insistance leur souhait de continuer à travailler avec Charles Diby Koffi. Maintenu à la tête de son ministère, il est donc sorti de la compétition pour le poste de gouverneur, au profit d’autres candidats proches de l’ancien président ivoirien Henri Konan Bédié : les noms de Théophile Ahoua N’Doli et Jean-Claude Brou, hauts cadres de la BCEAO, ont un temps été cités.

« Le plus expérimenté »

« Parmi tous ces prétendants, Tiémoko Meyliet Koné, conseiller spécial de Ouattara depuis décembre, est le plus expérimenté », estime un ancien collaborateur de l’ex-gouverneur Charles Konan Banny. Déjà, en décembre 2005, quand ce dernier quittait la Banque centrale pour la primature, il avait recommandé à Gbagbo le nom de Tiémoko Meyliet Koné, mais l’ex-chef d’État avait préféré Dacoury-Tabley.

Recruté au sein de l’institution sur concours en 1975, Tiémoko Meyliet Koné a l’avantage de bien connaître ses rouages pour y avoir passé plus de trente ans. D’adjoint au directeur national de la BCEAO pour la Côte d’Ivoire, il a gravi les échelons pour passer conseiller spécial du gouverneur et membre du gouvernement de la banque, avant son départ en 2006. À ce dernier poste, il a participé à la prise de toutes les décisions liées à la gestion de l’institution, à la conception et à la mise en œuvre de la politique monétaire des États membres.

la suite après cette publicité

Pur technocrate

Originaire de Ferkessédougou, dans le nord de la Côte d’Ivoire, Tiémoko Meyliet Koné est décrit par son entourage comme un pur echnocrate qui n’aime pas la politique. En 2007, lorsque Guillaume Soro fut nommé Premier ministre, celui-ci lui avait proposé de devenir son directeur de cabinet, mais il déclina la proposition… avant de l’accepter pour, dit-il, « contribuer à sortir le pays de la crise ». C’est justement parce qu’il n’est pas « très impliqué » en politique que Gbagbo l’avait préféré à Dosso Moussa, l’ancien ministre chargé de l’Économie et des Finances au secrétariat des Forces nouvelles (FN, ex-rébellion), pour occuper le poste de ministre de la Construction, de l’Urbanisme et de l’Habitat dans son dernier gouvernement de transition.

la suite après cette publicité

Tiémoko Meyliet Koné envisageait de partir à la retraite pour s’occuper de sa ferme à Tafiré, dans le nord du pays, après la présidentielle de novembre 2010. Il devra attendre encore un peu.

L'éco du jour.

Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.

Image

Contenus partenaires