Ouganda : au moins un mort dans les heurts entre la police et l’opposition
À trois jours de la présidentielle, au moins une personne est morte lundi dans de violents heurts entre opposition et forces de l’ordre, qui ont lancé des gaz lacrymogènes et brièvement arrêté Kizza Besigye, l’un des principaux candidats de l’opposition ougandaise.
![Heurts le 15 février 2016 à Kampala lors de l’arrestation de l’opposant ougandais Kizza Besigye. © Isaac Kasamani/AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2016/02/15/4e76ca741295347f21a7091032990654496ed34e.jpg)
Heurts le 15 février 2016 à Kampala lors de l’arrestation de l’opposant ougandais Kizza Besigye. © Isaac Kasamani/AFP
« La police peut confirmer qu’une personne est morte pendant la confusion aujourd’hui », a déclaré, le 15 février, Patrick Onyango, porte-parole de la police de Kampala, sans donner plus de détails. Un bilan contesté par des figures de l’opposition qui assurent de leur côté que trois personnes ont été abattues lors des affrontements entre leurs partisans et la police, lesquels ont éclaté alors que le candidat Kizza Besigye battait campagne dans les rues de la capitale ougandaise.
« Il y avait énormément de gaz lacrymogène », a affirmé un sympathisant du Forum pour le Changement démocratique (FDC), Swaibu Mugalu, 32 ans, en assurant que la police était intervenue pour empêcher Kizza Besigye de tenir son meeting politique dans le centre de Kampala.
L’opposant et leader du FDC, Kizza Besigye, a même été brièvement interpellé et emmené dans un poste de police avant d’être relâché.
« Nous protestons dans les termes les plus forts contre cette brutalité policière à l’égard de nos militants et de notre candidat », a déclaré Ibrahim Semujju Nganda, le porte-parole du FDC.
Pourquoi le FDC a défié la police
« Le FDC avait initialement l’intention de tenir lundi une réunion électorale dans un stade de football. Mais la police nous a bloqués. Cela ne nous a pas laissé d’autre choix que de nous adresser aux électeurs dans les rues », a-t-il ajouté.
« Kizza Besigye et ses partisans ont défié les directives de la police concernant la manière dont ils sont autorisés à se déplacer en ville. Cela a contraint la police à utiliser le minimum de force pour maîtriser une foule belliqueuse », a pour sa part fait valoir Fred Enanga, un autre porte-parole de la police.
Le ministre en charge de la présidence, Frank Tumwebaze, a qualifié de « folie » la tentative de M. Besigye de défier les consignes de la police. Il a accusé l’opposant de « chercher de la publicité (…) parce qu’il sent qu’il court à la défaite ».
Mais Kizza Besigye a finalement appelé ses partisans au calme. « Restons fermes et respectueux de la loi. Nous devons faire valoir nos droits », a-t-il lancé, selon le quotidien d’État New Vision.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- Bénin-Niger : dans les coulisses de la médiation de la dernière chance
- Au Togo, le business des « démarcheurs », ces arnaqueurs qui monnaient la justice
- Qui entoure Mele Kyari, président de la NNPC, l’État dans l’État au Nigeria ?
- Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo, sur les terres de Simone à Bonoua
- Alafé Wakili : « Aucun pays n’est à l’abri d’un coup d’État »