Pour Tamer el-Mahdi, mission Djezzy accomplie

Plus de 15 millions d’abonnés. En publiant les chiffres du marché pour 2010, l’autorité de régulation algérienne confirme le leadership de la marque d’Orascom. Et distribue indirectement un satisfecit à son patron.

Publié le 20 avril 2011 Lecture : 2 minutes.

Difficile d’être égyptien en Algérie lorsque l’on dirige la filiale locale d’Orascom Telecom Holding (OTH, de Naguib Sawiris) et sa marque Djezzy, à l’origine de lourdes tensions entre Alger et Le Caire. En septembre 2008, lorsqu’il a pris la tête d’Orascom Telecom Algérie (OTA), Tamer el-Mahdi s’attendait sans doute à une mission plus paisible.

Mais l’obstination a fini par payer. Début avril, l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) a confirmé la place de numéro un de Djezzy sur le marché du mobile en Algérie en 2010, une place que l’opérateur occupe depuis l’attribution de la licence à OTA en 2001. Mieux : selon l’ARPT, l’an passé, Djezzy a été le premier à dépasser les 15 millions d’abonnés, sur un marché total de 33 millions d’individus. Sa part de marché atteint ainsi 46 %, et la marque distance ses concurrents : Mobilis, filiale d’Algérie Télécom, a perdu plus de 600 000 abonnés, chutant à 9,4 millions en 2010, pour une part de marché de 28,8 % ; l’outsider Wataniya Télécom progresse de 200 000 clients, à 8,2 millions d’abonnés, pour une part de marché de 25,2 %.

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Bien sûr, l’écrasante domination de Djezzy, avec ses 88,4 % de parts de marché en 2003, est révolue. Tamer el-Mahdi, la quarantaine passée, a démontré la capacité de résistance de l’opérateur malgré un sévère passage à vide en 2010. Le chiffre d’affaires s’est stabilisé à 1,3 milliard de dollars (900 millions d’euros) et la marge Ebitda (revenu avant intérêts, impôts, dotations et provisions) est toujours pharaonique, à 55,2 % (740 millions de dollars).

Embûches. Pourtant, les embûches n’ont pas manqué sur sa route : un redressement fiscal record en 2009 (420 millions de dollars), la stigmatisation de l’entreprise à la suite d’un match de football qui a dégénéré entre l’Égypte et l’Algérie en novembre 2010, le bras de fer continu entre les autorités et Naguib Sawiris, la volonté d’Alger de faire capoter la vente de la filiale au sud-africain MTN puis au russe Vimpelcom, et la menace d’une préemption par l’État – un audit est en cours pour fixer la valeur d’OTA.

Quelle qu’en soit l’issue, l’aventure Djezzy restera sans doute l’expérience la plus marquante de l’ancien directeur des technologies d’OTH, entré dans le groupe en 2003, et déjà riche d’une quinzaine d’années passées dans plusieurs multinationales des télécommunications.

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