Herman Carpentier : « Brussels Airlines réfléchit à de nouvelles destinations »
Le transporteur belge Brussels Airlines vient d’ouvrir deux liaisons au Maroc, vers Marrakech et Agadir. Mais pour celui qui pilote la stratégie du groupe sur le continent, l’Afrique de l’Ouest reste la priorité.
Filiale de l’allemand Lufthansa, Brussels Airlines a effectué le 2 avril ses premiers vols vers l’Afrique du Nord, avec deux nouvelles lignes au Maroc (Marrakech et Agadir). Le transporteur belge poursuit ainsi l’offensive lancée en 2010 sur le continent, parallèlement à la nomination d’Herman Carpentier comme vice-président du groupe en charge de l’Afrique (auparavant directeur Europe du Sud-Est). À quelques jours de la publication des résultats 2010 qui devraient annoncer un chiffre d’affaires de 900 millions d’euros (+ 6 %), il explique ses priorités.
Jeune Afrique : Vous venez d’ouvrir deux nouvelles destinations au Maroc. Avez-vous une stratégie en Afrique du Nord, région dont vous étiez jusqu’alors absent ?
Herman Carpentier : L’ouverture de liaisons vers Marrakech et Agadir, deux villes touristiques, a été possible grâce à un contrat que nous avons conclu avec le Club Med. Nous ne nous sommes pas vraiment intéressés à d’autres destinations en Afrique du Nord, mais notre maison mère, Lufthansa, dessert déjà Alger et Tunis.
Allez-vous ouvrir de nouvelles lignes en Afrique cette année ?
Pour l’instant, nous travaillons sur nos nouvelles destinations pour consolider notre position. Cela dit, nous réfléchissons à plusieurs liaisons en Afrique de l’Ouest et à certaines capitales que nous ne desservons pas encore. Notre choix s’établira en fonction du potentiel de ces destinations. Il ne s’agira pas seulement de prendre des parts de marché, mais surtout d’envisager la possibilité de générer un trafic supplémentaire en tant que nouvel arrivant, grâce à un positionnement tarifaire compétitif.
C’est l’un de vos arguments commerciaux, mais pendant la saison haute, vos prix retrouvent le niveau de ceux de vos concurrents. Comment le justifiez-vous ?
C’est normal, en Afrique, le trafic est très saisonnier, mais les compagnies fonctionnent 360 jours par an. Or c’est en été que tout le monde veut partir, les capacités sont alors insuffisantes. C’est la loi du marché : quand la demande augmente, le prix aussi.
En 2010, vous avez ouvert quatre nouvelles destinations en Afrique de l’Ouest : Accra, Cotonou, Lomé et Ouagadougou. Quel bilan en tirez-vous ?
Nous sommes passés de 500 000 à 600 000 passagers transportés en 2010 dans toute l’Afrique. Et chacune de ces nouvelles destinations y a largement contribué. Nous avons choisi celles où il y avait un réel besoin pour une offre plus variée. Seul Accra n’a pas encore atteint les objectifs fixés, parce que c’est une destination où la concurrence est assez importante. Mais cela devrait venir.
Le Sénégal vous a interdit la desserte d’autres destinations à partir de Dakar. Où en êtes-vous ?
Des accords nous permettaient d’exploiter des routes entre Dakar et trois destinations africaines [Banjul, Conakry et Freetown, NDLR]. Nous savions que c’était une activité temporaire qui allait s’arrêter avec le lancement de Sénégal Airlines. Mais nous aurions voulu que cela se fasse de façon moins abrupte, notamment pour le confort des passagers. En attendant qu’un nouvel accord soit trouvé par les aviations civiles des deux pays, nous avons loué un avion supplémentaire qui nous permet d’opérer des vols secs vers ces trois destinations. Et pour la période estivale, nous avons changé de configuration avec désormais cinq vols secs par semaine avec nos propres avions, contre sept vols hebdomadaires jusqu’à présent.
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