Boko Haram : l’armée camerounaise intervient en force au nord du Nigeria

L’armée camerounaise a mené du 11 au 14 février une importante offensive en territoire nigérian à Ngoshe, un poste de commandement du groupe terroriste Boko Haram, a affirmé mardi le porte-parole du gouvernement camerounais.

Des soldats de l’armée camerounaise en patrouille aux environs de Mabass dans le nord du Cameroun, le 17 février 2014. © AFP

Des soldats de l’armée camerounaise en patrouille aux environs de Mabass dans le nord du Cameroun, le 17 février 2014. © AFP

Publié le 16 février 2016 Lecture : 2 minutes.

Une opération la Force d’intervention conjointe multinationale (MNJTF), « Arrow Five »

Selon Issa Tchiroma Bakary, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement camerounais, « les opérations de l’armée camerounaise se sont déroulées du 11 février au 14 février à Ngoshe, située au Nigeria, à une quinzaine de kilomètres d’Ashigashia (ville frontalière camerounaise de l’extrême-nord du pays) ». L’offensive s’est déroulée dans le cadre de l’opération « Arrow Five » de la force multinationale regroupant le Nigeria, le Cameroun, le Tchad, le Niger et le Bénin. Selon le gouvernement camerounais, elle a donc reçu « l’aval du commandement nigérian », qui a apporté sa « collaboration ».

Un bilan à prendre avec précaution

Selon le ministère, « 162 terroristes de Boko Haram ont été neutralisés (tués) », un bilan qui ne peut être confirmé de source indépendante. Deux jeunes officiers camerounais, le capitaine Pipwoh Yari Emmanuel (31 ans) et le lieutenant-colonel Kwene Ekwene Beltus Honoré (39 ans), ont trouvé la mort pendant ces opérations : le premier le 11 février ; le second – dont le véhicule a sauté sur une mine – le 14 février.

la suite après cette publicité

L’armée camerounaise affirme par ailleurs qu’une centaine de prisonniers de Boko Haram ont été libérés, parmi lesquels 15 otages camerounais dont sept membres d’une même famille.

Pourquoi Ngoshe était visée

« La ville de Ngoshe a été identifiée formellement comme l’un des postes de commandement de Boko Haram abritant des usines de fabrication de bombes et de mines », a expliqué Issa Tchiroma Bakary. Selon lui, « ce poste de commandement servait également d’officine de lavage de cerveau et de formatage des adolescents utilisés comme des bombes humaines à l’occasion des attentats kamikazes. » De même, a-t-il assuré, « un centre d’entrainement de Boko Haram précédemment identifié a été rasé, deux véhicules de combat mis à feu, des armements de guerre saisis ».

D’importantes saisies d’armes et de matériel

« 5 mines déjà prêtes à l’emploi » ont été récupérées et 4 fabriques de mines artisanales ont été démantelées, poursuit M. Tchiroma. « Des centaines de contenants d’explosifs, des batteries, des cordons détonants, des vestes de kamikazes et divers objets rentrant dans le processus de déclenchement des explosifs » ont également été saisis.

Parmi les armes, figurent encore deux mitrailleuses lourdes de 12,7 mm, trois mitrailleuses de 7,62 mm, un lance-roquettes RPG7, douze fusils d’assaut AK47, deux pistolets, plusieurs grenades, des dizaines d’armes de traite (armes légères), une centaine de fusils factices d’entraînement, des armes blanches, des uniformes militaires, plusieurs dizaines de boîtes de chargeurs et des milliers de munitions de différents calibres. Un arsenal qui ne devrait plus tomber entre de mauvaises mains désormais.

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Contenus partenaires