Fitch rétrograde à son tour la note du groupe minier Anglo American
Après son homologue new-yorkaise Moody’s, c’est au tour de l’agence de notation Fitch Ratings de faire basculer la note du groupe minier britannique en catégorie « investissement spéculatif ». En cause : les incertitudes entourant son plan de désendettement.
L’agence anglo-américaine Fitch Ratings a annoncé ce mercredi avoir baissé d’un cran sa note sur les obligations du groupe minier Anglo American, qui passe de « BBB- » (note d’investissement) à « BB+ » en catégorie spéculative.
La décision de Fitch intervient deux jours après celle de son homologue Moody’s Investors Service – la dégradation imposée par l’agence new-yorkaise était encore plus abrupte : une chute de 3 échelons.
Les deux agences se posent des questions sur l’exécution du plan de restructuration d’Anglo American, annoncé mardi.
Le groupe minier britannique né en Afrique du Sud a enregistré en 2015 une perte de -5,6 milliards de dollars, bien plus importante que celle de -3,7 milliards de dollars évoquée auparavant.
Un plan de restructuration qui ne convainc pas
Dans la foulée de ces résultats, Anglo American a dévoilé le 16 février une vaste restructuration de son portefeuille de minerais, évoquée une première fois sans plus de détails en décembre dernier, avec des cessions d’actifs dans le fer, le charbon, le nickel, le niobium (composant de l’acier) ainsi que le phosphate, le groupe préférant se concentrer sur ses meilleurs atouts : diamant, platine et cuivre.
Avec pour objectif de lever de 3 à 4 milliards de dollars, en plus des 2,1 milliards dollars déjà glanés par des ventes d’actifs en 2015, afin de ramener sa dette sous les 10 milliards de dollars à la fin 2016 (elle était de 13,5 milliards de dollars à la clôture de l’exercice 2015), et à 6 milliards de dollars à moyen terme.
Les agences de notation ne semblent pas convaincues par ce plan de restructuration. Faisant écho aux objections soulevées par Moody’s, Fitch relève « le niveau élevé d’incertitude quant à la réussite ultime du plan de restructuration du groupe ».
L’agence rappelle ainsi que plusieurs des actifs qu’Anglo American souhaite céder sont peu rentables voir déficitaires, « ce qui soulève la question de savoir s’ils vont attirer un prix d’achat acceptable ».
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