La TNT gabonaise suspendue à la délivrance d’un prêt chinois
La date butoir de migration de l’analogique à la télévision numérique terrestre (TNT), dont l’exécution a été confiée comme dans plusieurs autres pays africains au groupe chinois StarTimes, est fixée à décembre 2016.
La télévision numérique terrestre (TNT) gabonaise devra encore un peu attendre. Le contrat conclu entre le gouvernement gabonais et le groupe chinois StarTimes, signé en août 2015, est encore conditionné par l’instruction et la validation d’un prêt de 178 millions de dollars de la China Eximbank, servant à financer l’installation de 200 émetteurs et la migration vers la diffusion numérique de la télévision.
Cette migration est prévue dans le calendrier actuel en deux temps : 50 localités sur les 74 initialement identifiées en décembre 2016, puis le reste dans un second temps à échéance 2017-2018.
« L’État gabonais va livrer de façon imminente plusieurs études qui doivent être associées à la demande de prêt. L’instruction du prêt prendra ensuite six mois. La date butoir de la première phase de la migration est fixée à décembre 2016 », a indiqué à Jeune Afrique Alain Ngui, expert-consultant en charge de la TNT auprès du ministre gabonais de l’Économie numérique et de la Poste, Pastor Ngoua N’neme, qui a reçu des représentants du groupe chinois début février à Libreville.
StarTimes revendique 3 000 employés directs africains sur le continent et plus d’une centaine à son siège de Pékin.
La solution clé en main de StarTimes
Le groupe, dirigé par Pang Xinxing, s’est déjà imposé dans plusieurs pays anglophones, notamment en Afrique de l’Est et en Afrique australe, grâce à sa puissance financière. Grâce surtout à une recette qui séduit les États africains : une solution clé en main, incluant le déploiement des infrastructures, la diffusion des programmes et même la fourniture de décodeurs permettant aux ménages d’accéder à la TNT, le tout financé et soutenu par Bank of China, China Eximbank ou encore le China-Africa Development Fund. Il se livre à une concurrence acharnée avec les français Thomson et Sagemcom ou l’américain Arris Group.
Le 17 juin 2015, date butoir fixée par l’Union internationale des télécommunications (UIT) pour la migration africaine de la télévision après qu’un accord avait été conclu en 2006, seuls 5 pays (Malawi, Maurice, Mozambique, Rwanda, et Tanzanie) sur 54 avaient tenu leur engagement.
Ce changement technologique – dont le but est notamment de libérer des fréquences pour la fourniture d’accès internet à très haut débit – permettra d’améliorer la qualité de réception des chaînes qui seront disponibles en haute définition et surtout de multiplier leur nombre grâce à la compression du signal.
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