Présidentielle en Ouganda : Yoweri Museveni peut-il perdre ?

Sur le papier, Yoweri Museveni reste le favori de l’élection présidentielle de jeudi, même si son avance fond dans les sondages. Au pouvoir depuis 1986, le « Mzee » (le vieux) se présente pour un quatrième mandat et doit affronter sept autres candidats, dont deux pourraient l’obliger à disputer un second tour, autrement plus incertain.

Yoweri Museveni lors d’un  rassemblement à Kampala le 16 février. © Ben Curtis / AP / SIPA

Yoweri Museveni lors d’un rassemblement à Kampala le 16 février. © Ben Curtis / AP / SIPA

Publié le 17 février 2016 Lecture : 2 minutes.

Ce que disent les sondages

Si l’on excepte le sondage très bienveillant publié par le journal pro-Museveni New Vision, en janvier dernier, et qui donnait le président-candidat vainqueur à près de 71% dès le premier tour, deux autres enquêtes d’opinion le donnent certes en tête, mais à un moindre niveau.

Alors que l’institut Ipsos accorde toujours à Museveni une marge de sécurité au premier tour, avec 53%, l’organisme Research World International (RWI) ne laissait en janvier le président qu’à un petit point du second tour (51% contre 55% l’été dernier), contre 32% à son principal opposant Kizza Besigye, en hausse de 17 points.

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L’étude proposée par RWI est d’autant plus intéressante qu’elle a été réalisée pendant trois semaines auprès de 2700 habitants, dans 89 des 111 districts que compte l’Ouganda. Une couverture intéressante, au regard du rôle joué par le vote communautaire dans ce pays.

Fébrilité à l’approche du scrutin

Alors qu’il avait méprisé la première partie du débat présidentiel télévisé il y a trois semaines, et avait laissé entendre qu’il refuserait de se rendre au second volet samedi dernier, sa présence sur le plateau a témoigné selon certains d’une fébrilité à l’approche du scrutin. En se pliant à l’exercice d’un questions-réponses cadré dans le temps, lui qui est plutôt un habitué des longs discours ponctués d’anecdotes, le président n’a pas semblé à son aise, et a du en outre se mettre au même niveau que ses adversaires.

Le rôle que pourrait jouer Mbabazi en cas de second tour

L’ancien premier ministre de Museveni, Amama Mbabazi, s’il arrive en troisième position dans les sondages, conserve selon certaines sources, de très bonnes relations au sein de l’appareil du NRM, le parti présidentiel. Des contacts qui pourraient faire la différence, en cas de second tour et d’une alliance entre les opposants à Museveni.

Une population jeune en quête de changement

L’Ouganda fait plutôt office de bon élève dans la région, avec une croissance à plus de 5% et des perspectives de production pétrolière importantes Mais il demeure toujours l’un des pays les plus pauvres au monde, et les inégalités se creusent.

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Avec 52% de la population âgée de moins de 15 ans, l’Ouganda est en outre le deuxième pays le plus jeune au monde. 80% des Ougandais, âgés de moins de trente ans, n’ont pas connu d’autre président que Yoweri Museweni. Pour beaucoup d’entre eux, la volonté de changement est perceptible, même si ils lui reconnaissent la possibilité de vivre dans une paix et une stabilité relative.

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