RD Congo : ce que l’on sait des disparitions et arrestations liées à la journée ville morte
Le Bureau conjoint de l’ONU aux droits de l’homme a confirmé jeudi à Jeune Afrique qu’une « répression forte » a été constatée « avant et pendant » la journée ville morte décrétée le 16 février en RD Congo par la société civile et l’opposition congolaises. Qu’en est-il ?
Au moins 35 arrestations dans le pays, selon l’ONU
« L’on a assisté à une répression forte avant et pendant la journée du 16 février », décrétée ville morte par des organisations de la société civile et des partis d’opposition en RD Congo, confie à Jeune Afrique José Maria Aranaz, chef du Bureau conjoint de l’ONU aux droits de l’homme (BCNUDH).
À l’en croire, il y aurait eu au moins 35 cas d’arrestations liées à la journée ville morte dans l’ensemble du pays. « Rien qu’à Kinshasa, mardi nous avons d’abord pu confirmer la détention de cinq personnes, puis mercredi nous avons répertorié 22 nouveaux cas », poursuit José Maria Aranaz.
La police à Kinshasa nie tout
« Il n’y a pas eu d’arrestation à Kinshasa », rétorque le général Célestin Kanyama. Le numéro un de la police dans la capitale congolaise réfute « catégoriquement » toutes les allégations qui font état de plusieurs cas de détention de militants prodémocratie et d’opposants à Kinshasa à la veille et le jour même de la journée décrétée ville-morte.
« Tout ce qui se raconte, c’est des mensonges. Le 16 février, il n’y avait pas de manifestations, pourquoi la police aurait-elle procéder à des arrestations ? » interroge le général Kanyama.
Quid de Bienvenu Matumo (déjà enlevé, puis libéré en octobre) et Héritier Kapitene, deux militants prodémocratie très actifs disparus à Kinshasa depuis le 15 février ?
« Nous pensons qu’ils sont détenus dans les cachots de l’ANR [Agence nationale de renseignement] ou dans les cellules de la police, mais nous n’avons pas eu accès à ces endroits. Nous ne pouvons donc rien confirmer pour l’instant », répond José Maria Aranaz. Mais du côté de la police à Kinshasa, le général Kanyama jure n’avoir « aucune information » sur cette double disparition.
Situation dans le reste du pays
José José Maria Aranaz souligne également que « 6 militants de la Lucha [Lutte pour le changement, mouvement congolais prodémocratie] ont été arrêtés à Goma et seront jugés jeudi en procédure de flagrance, un porte-parole de l’UNC [Union pour la nation congolaise, parti de l’opposant Vital Kamerhe, ndrl] a été arrêté puis libéré à Uvira et un cas d’arrestation à Matadi », dans l’ouest du pays.
Le BCNUDH est aussi « en train de vérifier les cas d’intimidation dont auraient été victimes des commerçants à Lubumbashi et à Kolwezi », dans le sud du pays. Ces derniers auraient été sommés d’ouvrir leurs boutiques le 16 février sous peine de poursuites ou d’arrestations.
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