Sénégal : grève chez Sonatel contre l’externalisation du réseau

Les salariés de l’entreprise sénégalaise de télécommunications, dont le français Orange est l’actionnaire de référence, manifestent contre la construction d’un centre d’exploitation du réseau de téléphonie commun aux filiales d’Orange en Afrique de l’ouest et en Afrique centrale, dont la construction a été confiée à Huawei en décembre 2015 et qui nécessite l’externalisation de 34 salariés.

Sonatel ne génère plus que la moitié de ses revenus au Sénégal. © Sylvain Cherkaoui pour Jeune Afrique

Sonatel ne génère plus que la moitié de ses revenus au Sénégal. © Sylvain Cherkaoui pour Jeune Afrique

Publié le 19 février 2016 Lecture : 1 minute.

L’intersyndicale des travailleurs de la Sonatel a voté jeudi 48 heures de grève renouvelables. Celle-ci a pris effet hier, pour dénoncer l’externalisation de la supervision du réseau de l’entreprise de télécommunications.

Les motifs de cette grève, explique le syndicaliste Babacar Sarr sur les ondes d’une radio privée sénégalaise, sont de « faire face à l’externalisation du cœur de métier du réseau de Sonatel ». « Depuis deux mois, nous ne cessons de déplorer cela mais, malheureusement, la direction générale, par rapport à la pression de France Télécom (renommée Orange depuis le 1er juillet 2013, premier actionnaire de la Sonatel à 42%, ndlr), est aujourd’hui en train de dérouler l’externalisation de l’exploitation du cœur réseau », a indiqué Babacar Sarr.

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Une mutualisation qui « répond à une tendance lourde du secteur des télécommunications en Afrique »

Ce projet est vu par les syndicalistes comme la porte ouverte à une mainmise de France Télécom sur la Sonatel. Babacar Sarr accuse les autorités sénégalaises de « croiser les bras », avant d’inviter le président de la République Macky Sall à imiter son homologue du Niger, qui a tenté de limiter l’externalisation des réseaux des opérateurs de télécommunications, par une une loi adoptée par le parlement nigérien en mai 2015.

Du côté de la Sonatel, la direction générale estime que le centre de gestion mutualisée du réseau, commun aux filiales d’Orange au Cameroun, en Centrafrique, en Côte d’Ivoire, au Niger et en République démocratique du Congo et dont la construction à Dakar a été confiée au chinois Huawei, “répond à une tendance lourde du secteur des télécommunications en Afrique, qui voit la plupart des opérateurs mutualiser la supervision de leur réseau ».

Ce contrat, conclu en décembre et dont le montant n’a pas été révélé, implique l’externalisation de 34 des 1 800 salariés de la Sonatel, selon un chiffre indiqué par l’entreprise. À ce jour, 12 salariés ont déjà choisi de rejoindre Huawei sur la base du volontariat.

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