Formation : écoles en construction
L’enseignement en architecture et en urbanisme reste limité. Quelques établissements, comme l’Eamau à Lomé, tirent leur épingle du jeu.
Mais en Afrique subsaharienne, notamment francophone, la situation est plus difficile. Les universités, souvent saturées et faiblement équipées, sont éloignées de l’univers professionnel. Quant aux établissements privés, ils en sont encore à leurs balbutiements, même si les tentatives se multiplient. À l’image du Collège d’architecture de Dakar, qui forme depuis 2008 des techniciens spécialisés, et de quelques autres établissements au Cameroun et au Gabon.
Un lieu de recherche
Reste, au Togo, la très réputée – mais difficile d’accès – École africaine des métiers de l’architecture et de l’urbanisme (Eamau). Née à la fin des années 1980, elle propose trois filières de formation majeures : architecture, urbanisme, gestion urbaine. Elle reçoit 330 étudiants venus de quatorze pays d’Afrique centrale et d’Afrique de l’Ouest.
À la sortie, ses diplômés occupent des postes au plus haut niveau dans leur pays, pour l’essentiel au sein du secteur public durant les premières années de leur carrière. « Boursiers quand ils sont étudiants, nos diplômés sont d’abord recrutés par l’État ou par les collectivités territoriales. Mais après quelques années ils créent souvent leur propre structure. Ils sont immédiatement opérationnels », explique N’Da N’Guessan Kouadio, directeur général de l’Eamau. L’école est aussi un lieu de recherche sur l’architecture africaine : études et colloques permettent ainsi de faire émerger une « écriture architecturale propre à une Afrique qui ne peut se contenter de prendre ses modèles hors du continent », assure le directeur.
Ces objectifs obligent aujourd’hui l’école à aller plus loin. « Nous ne recrutons pour l’instant que 50 étudiants chaque année, sur un millier de candidatures ! déplore N’Da N’Guessan Kouadio. L’école est donc loin de répondre aux espoirs qu’elle suscite. » La solution ? Multiplier les capacités d’accueil avec l’objectif, en 2014, de pouvoir accueillir 500 étudiants sur un nouveau campus. Et créer de nouvelles filières capables de prendre en compte les spécificités africaines dans leurs enseignements, comme les exigences climatiques et l’environnement socioculturel.
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