Présidentielle au Niger : le vote « par témoignage », critiqué par l’opposition autorisée par la justice
La Cour constitutionnelle du Niger a autorisé samedi le « vote par témoignage » pour la présidentielle de dimanche, une procédure controversée permettant de voter sans pièce d’identité mais avec deux personnes attestant de l’identité du votant.
« La Cour constitutionnelle vient d’autoriser par un arrêt le vote par témoignage et a rejeté une requête de l’opposition » qui l’avait saisie, a affirmé à l’AFP Kadri Oumarou Sanda, le vice-président de la Céni.
« Nous avons donc eu raison d’avoir autoriser le vote par témoignage », s’est-t-il félicité. Une chaine de télévision locale a également annoncé cette décision de la Cour.
En milieu de semaine, le Conseil d’Etat, saisi par le Premier ministre Brigi Rafini, avait donné un avis favorable au « vote par témoignage ». Cette disposition n’est pas contenu dans la nouvelle loi électorale nigérienne mais elle avait été acceptée en 2011.
Dans la foulée, le président de la Céni, Boubé Ibrahim, avait pris un arrêté pour autoriser ce type de vote, suscitant la colère de l’opposition et de la société civile.
« L’action du Premier Ministre cache mal l’intention du pouvoir sortant de troubler la sincérité, la fiabilité et la crédibilité des élections », avait dénoncé un opposant, Tahirou Kalilou, au nom de la Coalition pour l’Alternance (COPA 2016, opposition).
L’opposition et la société civile avaient saisi la Cour constitutionnelle pour trancher le litige « en procédure d’urgence ». « Nous avions demandé à la Cour de constater qu’il y a eu un abus de pouvoir et violation de la loi électorale », a expliqué Amadou Boubacar Cissé, candidat à la présidentielle.
Environ 1,5 million d’électeurs concernés
Le vote par témoignage concerne environ 1,5 million d’électeurs sur près de 7,5 millions d’inscrits. Ce chiffre a été mis au jour lors de l’audit du ficher électoral par l’Organisation internationale de la francophonie en janvier.
« Le vote par témoignage pose problème parce que ça permet des fraudes », a affirmé à l’AFP Moussa Tchangari, figure de la société civile.
Au sein de l’opposition, on dénonce le fait que des milliers de cartes d’électeurs, fausses ou non distribuées, circulent et pourraient être utilisées. Les cartes correspondent aux noms inscrits sur les listes mais ne comportent pas de photo ou d’empreinte digitale.
Le président Mahamadou Issoufou, qui brigue un deuxième mandat, a promis « une victoire au 1er tour » face à quatorze rivaux au terme d’une campagne sous tension. L’opposition elle estime que c’est impossible et dit crandre « un hold-up électoral ».
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- Législatives au Sénégal : Pastef donné vainqueur
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Mali : les soutiens de la junte ripostent après les propos incendiaires de Choguel...