Ouganda : à peine réélu, Museveni menace les « trouble-fêtes » de l’opposition

Le président ougandais Yoweri Museveni a remercié dimanche les Ougandais de l’avoir réélu pour un cinquième mandat à l’issue d’un scrutin dénoncé comme « frauduleux » par des partis de l’opposition, qu’il a qualifiés de « trouble-fêtes ».

Yoweri Museveni lors d’un  rassemblement à Kampala le 16 février. © Ben Curtis / AP / SIPA

Yoweri Museveni lors d’un rassemblement à Kampala le 16 février. © Ben Curtis / AP / SIPA

Publié le 21 février 2016 Lecture : 2 minutes.

Dans un discours télévisé retransmis dimanche 21 février depuis son ranch familial dans l’ouest du pays, le président Yoweri Museveni s’est dit « très content des Ougandais qui ont voté massivement », et a brocardé les dirigeants de l’opposition qui « ne sont pas des dirigeants mais des démagogues, des menteurs, qui parlent, parlent ».

Le chef de l’État, en poste depuis 30 ans, a balayé les critiques concernant la Commission électorale, dont l’impartialité a été mise en cause par les observateurs de l’Union européenne et du Commonwealth, et sur des « irrégularités » dans le scrutin évoquées par les États-Unis. Selon Washington, l’élection n’était « pas du tout en adéquation avec les standards internationaux et les attentes en matière de processus démocratique ».

On peut aussi utiliser la manière forte mais non-létale pour s’occuper des trouble-fêtes

la suite après cette publicité

« Je n’ai de leçon à recevoir de personne, a-t-il lancé. Ces Européens ne sont pas sérieux ». Il a écarté les accusations de fraude en affirmant que si elles étaient vraies, il aurait été déclaré vainqueur à Kampala, alors que la capitale est réputée acquise à l’opposition.

« Pourquoi avons-nous accepté de perdre là où nous pouvions frauder ? C’est bidon », a-t-il estimé.

« Nous utiliserons la manière douce et la manière forte pour maintenir la paix en Ouganda, a également lancé Yoweri Museveni. Par manière douce je veux dire parler à la jeunesse, que ces hommes politiques criminels tentent d’utiliser. Mais on peut aussi utiliser la manière forte mais non-létale pour s’occuper des trouble-fêtes ».

Un opposant arrêté trois fois en une semaine

la suite après cette publicité

Yoweri Museveni a été déclaré vainqueur samedi de l’élection présidentielle avec 60,7% des voix au terme d’une semaine marquée par la répression qui s’est abattue sur l’opposition.

Son principal adversaire, l’opposant historique Kizza Besigye, qui a récolté 35,3% des suffrages, a été interpellé deux fois depuis la tenue du scrutin jeudi, ses partisans ont été dispersés violemment avant le vote et sa maison a été encerclée par la police à l’annonce des résultats.

la suite après cette publicité

M. Besigye, ancuien ami et médecin personnel de Museveni, a dénoncé une « parodie » d’élection alors que l’autre candidat de l’opposition, Amama Mbabazi, arrivé troisième avec 1,4% des voix, a estimé que « les résultats annoncés ne représentaient pas la volonté du peuple ougandais ».

Le président, qui a fait de son pays un acteur incontournable dans la région, a été félicité par ses homologues kényan Uhuru Kenyatta, burundais Pierre Nkurunziza et somalien Hassan Sheikh Mohamud.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Contenus partenaires