Le Niger a voté dans le calme pour la présidentielle malgré quelques reports ponctuels

Le dépouillement des bulletins du premier tour de la présidentielle au Niger a commencé dimanche à Niamey après un vote sans incident majeur. Mais dans quelques bureaux de vote, le scrutin a été reporté à ce lundi pour cause de dysfonctionnements.

Le président Mahamadou Issoufou, le 18 décembre 2014. © VINCENT FOURNIER/JA

Le président Mahamadou Issoufou, le 18 décembre 2014. © VINCENT FOURNIER/JA

Publié le 22 février 2016 Lecture : 2 minutes.

À la lumière de lampes tempêtes, le dépouillement a démarré dimanche 21 février vers 18h30 GMT dans plusieurs bureaux de vote qui avaient ouvert avec plusieurs heures de retard dans un quartier pauvre du nord de Niamey.

Dans ce quartier, appelé Dar Es Salam, le taux de participation était estimé à un taux compris entre 50 et 60 % alors que l’opposition était largement en tête des législatives (premiers votes dépouillés) dans cette circonscription traditionnellement considérée comme un de ses fiefs, a constaté un journaliste de l’AFP après le début du dépouillement.

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Des retards, mais aucun incident majeur

Aucun incident majeur n’a été signalé en fin de journée malgré des retards de plusieurs heures parfois, dans le début des opérations de vote dans la quasi-totalité des bureaux installés dans le pays, faute de matériel ou de personnel.

« On a ouvert à 11h00 locales car il nous manquait des bulletins, a affirmé un assesseur du bureau 134, Bachir Moussa, désigné au pied levé pour superviser le vote. Le président (du bureau de vote, désigné par la commission électorale) n’est pas venu et on n’avait pas son numéro pour l’appeler ».

En revanche, le vote a été reporté à lundi dans plusieurs bureaux situés « près de Tahoua (Ouest), Agadez (Nord) et une près de Zinder (Sud) », a indiqué à l’AFP Ibrahim Boubé, le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).

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Accusations de fraudes

Les résultats de la présidentielle doivent être annoncés dans les cinq jours suivant le scrutin, mais pourraient être proclamés « mardi ou mercredi », selon une source au ministère de l’Intérieur.

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« Il n’y aura qu’un seul vainqueur, ce sera le Niger », a déclaré M. Issoufou après avoir voté à l’Hôtel de ville de Niamey, le pouce gauche taché d’encre indélébile.

L’opposition s’est elle montrée très critique : « Il y a une iniquité flagrante », a affirmé Moussa Harouna, un représentant d’un des favoris, l’ancien Premier ministre Seini Oumarou.

« On a découvert des duplicatas de cartes d’électeurs avec des livrets de famille préfabriqués correspondant à ces cartes. Le système se déroule très mal. Ça ne nous surprend pas étant donné les manipulations pendant tout le processus électoral », a-t-il ajouté.

Craintes de troubles

L’opposition a accusé le président de préparer un « hold-up » et la crainte de troubles postélectoraux a commencé à gagner les esprits. La campagne a été marquée par des échauffourées entre partisans du président et opposants. Elle a été précédée de l’arrestation de personnalités et de l’annonce d’un putsch raté par le pouvoir.

« Il n’y a pas de risque zéro mais nous nous organisons pour tenir le pari de la sécurité », a déclaré le ministre de l’Intérieur Hassoumi Massaoudou.

« Tout se passe bien y compris, et je dirais même, surtout à Diffa (Sud-Est) », a précisé le ministre à propos de la zone où sévit Boko Haram et où 200 000 personnes votent dans la ville et dans les immenses camps de déplacés internes.

Des forces de sécurité étaient présentes dans chaque bureau de Niamey pour parer à toute attaque terroriste.

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