Comores : le premier tour de la présidentielle s’est déroulé dans le calme
Sur l’île de la Grande-Comore, le premier tour de l’élection présidentielle s’est déroulé dans le calme dimanche. Pour ce tour préliminaire, vingt-cinq candidats sont en lice.
Après un vote qui s’est déroulé dans le calme, le dépouillement des bulletins du premier tour de la présidentielle aux Comores était en cours dimanche soir. Vingt-cinq candidats étaient en lice pour ce scrutin à deux tours, dont un ancien putschiste et un vice-président.
En milieu de soirée, aucun incident majeur n’avait été signalé dans cet archipel de l’Océan Indien.
Un dépouillement à la seule lumière de la bougie
Les différents observateurs ont néanmoins signalé quelques « irrégularités mineures » lors du vote mais dans l’ensemble, le scrutin semble s’être bien passé. Le dépouillement s’est fait dans de nombreux bureaux à la lumière des bougies ou de lampes de camping. Le pays souffre en effet, de graves pénuries d’électricité qui paralysent son économie déjà rubiconde.
À 22H30 (19H30 GMT), la collecte des résultats n’avait toujours pas commencé à l’Assemblée fédérale et aucun procès-verbal, acheminé sous escorte de l’armée, n’avait encore été reçu.
Une présidence tournante
Depuis 2001 et la mise en place de la fédération comorienne, suite aux tentatives séparatistes d’Anjouan et de Mohéli, la constitution prévoit une présidence tournante entre les trois îles membres de l’Union (Anjouan, Grande-Comore, Mohéli). Le président sortant Ikililou Dhoinine, au pouvoir depuis 2010, ne se représente donc pas cette année, conformément à la constitution atypique qui caractérise l’archipel. Ikililou Dhoinine étant originaire de l’île de Mohéli, son remplaçant sera donc de la Grande-Comore.
Les candidats susceptibles de passer au second tour
Parmi les 25 candidats, seule une poignée est susceptibles de passer au second tour prévu le 10 avril, selon les observateurs. Fahmi Saïd Ibrahim apparaît comme l’un des favoris des primaires de la Grande-Comore, en compagnie du candidat Mohamed Ali Soilihi, actuel vice-président et du candidat de la Convention pour le renouveau des Comores (CRC), Azali Assoumani, qui est l’auteur du coup d’État de 1999 et qui est devenu trois ans plus tard, le premier président de l’Union des Comores après avoir géré la transition démocratique du pays.
Deux outsiders pourraient également créer la surprise en passant le premier tour : Mouigni Baraka, gouverneur de la Grande-Comore, et Bourhane Hamidou, un ancien président de l’Assemblée fédérale.
Un contexte de suspicions
Si la campagne s’est déroulée sans incident majeur, « on est dans un contexte où il y a beaucoup de suspicions », a prévenu Nadia Tourqui, consultante à l’ONU pour l’élection. Le retard pris dans la distribution de 25.000 nouvelles cartes électorales et les tensions au sein de la Commission électorale (Ceni), pointée du doigt par la Cour des comptes pour des malversations supposées, ont suscité des inquiétudes parmi les candidats. Le ministère de l’Intérieur a donc interdit tout déplacement entre communes pendant la journée de dimanche, à moins d’être muni d’un laisser-passer officiel. Selon le ministère de l’Intérieur, l’objectif était d’ »éviter le double vote ».
Pas de procuration
Samedi, en dernière minute, la Ceni a décidé d’interdire les votes par procuration afin de « préserver la paix ». Selon de nombreux candidats, ces votes sont des source possibles de fraude. Mais selon une source diplomatique, les soupçons de fraudes ne reposent sur rien de tangible.
En plus de dizaines d’observateurs internationaux, une « plateforme de veille électorale », à l’initiative de la société civile comorienne, a déployé 425 personnes sur le terrain.
À Moroni, sur une dizaine de bureaux de vote visités, les électeurs votaient dans trois bureaux vers 07h30 (04h30 GMT), soit une demi-heure après l’ouverture officielle du scrutin. À 14H00, le taux de participation pour la présidentielle était de 40%, selon cette même source diplomatique.
Des programmes (quasi) identiques
Les programmes des 25 candidats sont quasi identiques. Qu’il s’agisse de restructurer l’État et son administration pléthorique pour assainir les dépenses publiques ou de lancer la nécessaire diversification créatrice de richesse et d’emplois dans un pays où un habitant sur deux est au chômage, les différents candidats ont donc fait de la relance économique la priorité de leurs programmes, avec la lutte contre la corruption. Leurs programmes sont également axés sur la gratuité des soins, l’enseignement ou encore l’amélioration d’infrastructures en ruine.
Un premier tour réservé aux électeurs de la Grande-Comore
Dans le cadre de la constitution atypique de l’Union des Comores, seuls les 159.000 électeurs de la Grande-Comore étaient appelés à voter au premier tour de la présidentielle. Au second tour, c’est l’ensemble des 301.000 électeurs de l’Union qui iront voter.
Le premier tour de la présidentielle était couplé dimanche avec les élections des gouverneurs des trois îles, pour lesquelles l’ensemble du corps électoral était mobilisé. Rendez-vous pour le second tour, prévu le 10 avril.
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