Burkina : fin de partie pour « Rambo », ancien putschiste du RSP et proche de Diendéré

Visé par un mandat d’arrêt international pour son implication dans le putsch manqué de la mi-septembre, l’adjudant-chef Moussa Nébié, qui avait trouvé refuge à Abidjan, a été extradé samedi vers le Burkina par les autorités ivoiriennes.

Des soldats burkinabè autour de la caserne du RSP. © AFP

Des soldats burkinabè autour de la caserne du RSP. © AFP

BENJAMIN-ROGER-2024

Publié le 22 février 2016 Lecture : 2 minutes.

Son séjour au bord de la lagune Ébrié est terminé. Réfugié à Abidjan depuis le début du mois d’octobre, après la tentative de coup d’État contre le régime de transition à Ouagadougou quelques jours plus tôt, l’adjudant-chef Moussa Nébié, dit « Rambo », est désormais entre les mains de la justice militaire burkinabè.

Arrêté le vendredi 19 février et extradé le lendemain par les autorités ivoiriennes en compagnie de deux civils, Abdoul Karim Sawadogo et Ali Koné, ce sous-officier était considéré comme un des « durs » de l’ex-régiment de sécurité présidentielle (RSP). La commission d’enquête sur le putsch de la mi-septembre l’avait notamment désigné comme le chef du commando ayant pris en otage le président de la transition Michel Kafando et des membres du gouvernement.

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Un fidèle de Gilbert Diendéré

Moussa Nébié était aussi un des rares hommes de confiance du général Gilbert Diendéré, qu’il avait notamment aidé à se réfugier à la nonciature apostolique de Ouaga après l’échec du coup d’État. Une fois son chef mis en sécurité, « Rambo », accompagné du sergent-chef Roger Koussoubé, dit « Le Touareg », avait mis le cap sur la Côte d’Ivoire à bord d’un véhicule banalisé.

Visés par un mandat d’arrêt international émis par la justice militaire burkinabè mi-octobre, ces deux hommes étaient régulièrement accusés de déstabiliser le Burkina Faso depuis Abidjan. Après l’attaque d’un dépôt d’armes de l’armée près de Ouagadougou, le 22 janvier, différentes sources officielles burkinabè s’exprimant sous le couvert de l’anonymat les avaient désigné comme les instigateurs de cette opération. Un de leurs fidèles, le sergent-chef Ali Sanou, qui s’était réfugié avec eux en Côte d’Ivoire après le putsch, avait notamment été arrêté avec un passeport de service ivoirien alors qu’il essayait de quitter le Burkina.

Pression des autorités burkinabè

Lundi, le gouvernement burkinabè a publié un communiqué saluant la décision des autorités ivoiriennes. « L’extradition du putschiste burkinabè fait suite aux démarches entreprises par les autorités burkinabè et ivoirienne afin de travailler en étroite collaboration pour la sécurisation des deux pays et de la sous-région », poursuit ce texte. Présent ce lundi à Abidjan où il a rencontré le président Alassane Ouattara, Alpha Barry, le ministre burkinabè des Affaires étrangères, a pour sa part salué « la célérité de l’opération » et témoigné « la reconnaissance du Burkina ».

Objet de crispations depuis plusieurs mois entre Ouagadougou et Abidjan, la présence d’anciens putschistes dans la capitale économique ivoirienne avait été abordée par les chefs d’État des deux pays, Roch Marc Christian Kaboré et Alassane Ouattara, lors d’un tête-à-tête en marge du dernier sommet de l’Union africaine (UA) à Addis-Abeba, fin janvier. Le président burkinabè avait demandé à son homologue ivoirien que tous les déserteurs du RSP qui avaient trouvé refuge en Côte d’Ivoire, au premier rang desquels « Rambo » et « Le Touareg », soient arrêtés et remis à la justice militaire burkinabè. C’est chose faite pour le premier. Le second, lui, court toujours.

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