Football : le Stade Rennais, si lié à l’Afrique
Beaucoup de joueurs africains ont joué ou jouent au Stade Rennais. Et si le mercato hivernal s’est achevé récemment, le club breton envisage désormais d’explorer de nouveaux pays du continent pour y recruter ses talents de demain.
Les Camerounais Mbia et Moukandjo, l’Ivoirien Copa Barry (héros de la dernière CAN), les Sénégalais M. Sow et J. Faty ou encore le Congolais Oniangué, tous internationaux… Un nombre substantiel de footballeurs africains au CV bien garni ont fréquenté le centre d’entraînement Henri-Guérin de Rennes. Un club réputé très formateur, même pour de simples escales. Ce fut notamment le cas pour plusieurs joueurs confirmés, tels Pokou (Côte d’Ivoire), M’Pelé (Congo), Ouaddou, et Y. Hadji (Maroc), Nonda (RDC), Pitroipa (Burkina Faso), Diouf et Diatta (Sénégal), Jean II Makoun (Cameroun) ou J. Mensah (Ghana), etc.
Neuf Africains dans l’effectif
Cette saison encore, neuf Africains peuplent l’effectif breton : l’Ivoirien Sio, le Mozambicain Mexer, le Malien Sylla, les Sénégalais Mbengue, A. Diallo, A. Sané, Diagne, l’Algérien Zeffane et le Sud-Africain Erasmus… « Il y a des liens très forts entre le club et l’Afrique. Ce n’est pas nouveau et cela est appelé à durer », explique Jean-Luc Buisine, le responsable de la cellule recrutement.
Rennes a depuis plusieurs années établi des connexions avec le continent, en misant notamment sur la détection des jeunes joueurs. « Nous sommes présents lors de toutes les compétitions de jeunes, comme les CAN ou les Coupes du monde U 17 et U 20, mais aussi lors de tournois internationaux, surtout en Europe, où des équipes africaines sont invitées. Nous avons aussi nos relais locaux, tel Eugène Ekéké, l’ancien international camerounais. Il y a quelques années, Rennes avait noué il y a quelques années un partenariat avec la Kadji Académie au Cameroun (d’où vient Mbia, NDLR). Dans certains pays, nous demandons à des académies d’organiser des matches afin que nous puissions observer les joueurs. »
L’Angola et Madagascar ciblés
Le Stade Rennais, qui travaille beaucoup avec les pays francophones d’Afrique de l’Ouest, envisage d’étendre sa prospection, notamment en Angola et à Madagascar. « Trouver un vrai bon joueur en Afrique, c’est assez facile. Le faire venir, c’est plus compliqué, car tous les clubs cherchent la pépite. Et c’est difficile pour Rennes de concurrencer de grosses écuries. Si un joueur nous plaît, on va lui proposer un plan de carrière, en lui expliquant que chez nous, il aura en théorie plus de temps de jeu qu’à Barcelone ou à Chelsea », poursuite Buisine.
« Parfois, nous faisons venir des joueurs pour des essais. Mais on doit aussi éviter de se tromper. Quand un jeune arrive, il doit franchir plusieurs étapes, comme se structurer techniquement, savoir s’adapter à tous les systèmes de jeu et jouer en pro à 20 ans. » Conscient du coût de formation d’un joueur, qui peut atteindre plusieurs centaines de milliers d’euros, Rennes continue actuellement de sonder ses réseaux africains pour dénicher un joueur déjà professionnel sur le continent.
« Il est probable que cette tendance s’accentue. Les clubs français ont de moins en moins de moyens, et en Afrique, il est encore possible de trouver de bons joueurs à un prix abordable, même si leurs tarifs ont augmenté ces dernières années. Mais si un joueur de 23 ou 24 ans n’a pas encore quitté l’Afrique, on va se poser la question de savoir s’il peut s’adapter à la Ligue 1, car il peut ne pas avoir reçu une formation complète. » Et en période de crise, c’est le genre de détail qui compte.
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