ONU : Ban Ki-moon au Burundi pour rencontrer Pierre Nkurunziza

Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, est arrivé lundi à Bujumbura pour tenter de trouver une issue à la crise au Burundi. La nuit dans la capitale burundaise a été marquée à nouveau par une vague d’attentats à la grenade faisant de nombreuses victimes.

Ban Ki-moon, secrétaire général de l’Onu. © Maurizio Gambarini/AFP

Ban Ki-moon, secrétaire général de l’Onu. © Maurizio Gambarini/AFP

Publié le 22 février 2016 Lecture : 2 minutes.

C’est la première visite de Ban Ki-moon depuis que le Burundi a plongé dans une grave crise politique en avril 2015. Le chef de l’ONU devait tenter mardi 23 février au matin de convaincre le président Pierre Nkurunziza d’ouvrir avec l’opposition des pourparlers de sortie de crise, actuellement au point mort.

Avant sa rencontre avec Nkurunziza, le secrétaire général des Nations unies devait s’entretenir avec des responsables de partis politiques et d’ONG, ainsi qu’avec le ministre des Relations extérieures, Alain-Aimé Nyamitwe.

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« C’est une visite très importante car on espère que le secrétaire général de l’ONU va peser de tout son poids sur le président Pierre Nkurunziza pour qu’il accepte enfin un dialogue inclusif et sans conditions avec toute son opposition », a expliqué à l’AFP un haut fonctionnaire de l’ONU, sous couvert d’anonymat.

M. Ban devrait également s’entretenir avec le président burundais « des violations massives des droits de l’Homme qu’on observe depuis le début de la crise », a ajouté un diplomate occidental en poste à Bujumbura. « Nous espérons qu’il parviendra à le convaincre d’accepter une véritable enquête internationale sur ces allégations », a-t-il ajouté.

Dix grenades lancées dans la nuit

« Cette nuit, dix grenades ont explosé dans plusieurs quartiers de Bujumbura, faisant une dizaine de blessés », a indiqué un haut responsable de la police sous couvert d’anonymat. Selon lui, un soldat a été blessé dans l’explosion d’une grenade dans le quartier de Mutakura (nord-ouest), et un autre dans celui de Musaga (sud-est), les autres blessés étant des civils. « La plupart de ces grenades ont explosé dans des endroits déserts, ce qui démontre que ces criminels veulent seulement montrer au secrétaire général de l’ONU qu’il n’y a pas de sécurité, alors que tout est sous contrôle », a-t-il poursuivi.

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Quelques heures avant l’arrivée de M. Ban, lundi matin, la capitale burundaise avait déjà été le théâtre d’attaques à la grenade, lancées par des inconnus circulant à moto. Deux avaient explosé dans deux marchés du nord de la ville, faisant au moins deux morts et une dizaine de blessés. Une troisième grenade n’avait pas fait de victime.

Délégation de l’UA attendue

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Avant la visite de Ban Ki-moon et celle, attendue plus tard dans la semaine, d’une délégation de chefs d’État africains dépêchés par l’Union africaine, Bujumbura a, de son côté, multiplié « les gestes de bonne volonté ».

La justice burundaise a récemment annulé des mandats d’arrêts internationaux contre quinze personnalités, dont plusieurs leaders de l’opposition en exil. La levée de ces mandats pourrait permettre aux responsables de l’opposition de s’asseoir à la table d’éventuels pourparlers. Bujumbura a accordé vendredi à deux radios privées le droit de réémettre. Le gouvernement a également consenti au « renforcement des observateurs des droits de l’Homme » de l’UA et de l’ONU sur place, selon un diplomate en poste au Burundi.

La crise au Burundi, outre ses conséquences pour la population civile, inquiète également la communauté internationale en raison de son possible impact sur la stabilité de la région des Grands Lacs, région hautement volatile. M. Ban devrait ainsi, selon une source onusienne à Bujumbura, appeler les autorités à la retenue.

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