Blanchiment de capitaux : l’Angola et l’Algérie sortent de la liste des pays sous revue
Le Groupe d’action financière (Gafi), institution intergouvernementale dédiée à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, a sorti l’Angola et l’Algérie des pays dont les réglementations en la matière étaient jugées déficientes.
L’Algérie et l’Angola peuvent souffler. Les deux pays africains ne figurent plus depuis le 19 février parmi les pays dont les pratiques et la législation en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme comportent des « défaillances stratégiques », vis-à-vis des normes internationales. Ils y figuraient depuis juin 2010 (Angola) et octobre 2011 (Algérie).
« Les progrès » d’Alger
Dans son communiqué, le Groupe d’action financière (Gafi) salue les « progrès significatifs » enregistrés par l’Algérie, avec l’instauration notamment « d’un cadre juridique et réglementaire qui lui permet de remédier aux défaillances stratégiques identifiée [par le groupe] en octobre 2011 ».
Parmi les faiblesses identifiées à l’époque dans le dispositif juridique et réglementaire d’Alger figuraient : une criminalisation insatisfaisante des activités de financement du terrorisme ; le besoin d’un cadre légal permettant d’identifier, de localiser et de geler les avoirs des terroristes ; l’amélioration du suivi des clients des institutions financières ; l’installation d’une cellule de renseignement financier efficace et effective ; ainsi que l’introduction d’une législation appropriée en ce qui concerne l’assistance juridique mutuelle.
Sur l’ensemble de ces points, le Gafi estime que l’Algérie a réalisé des progrès significatifs, avec une implication des plus hautes sphères de décision politiques.
Il reste désormais à Alger, note le Gafi, à poursuivre sa collaboration avec la branche Moyen-Orient et Afrique du Nord de l’institution intergouvernementale.
L’Angola adhère à deux conventions internationales
Satisfecit également du Gafi en ce qui concerne l’Angola. Outre les lacunes identifiées dans le cas de l’Algérie, l’institution intergouvernementale reprochait notamment à Luanda de ne pas avoir adhéré à la Convention internationale pour la répression du financement du terrorisme et à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée. L’Angola a finalement adhéré à ces deux conventions respectivement en juin 2011 et en avril 2013 – l’Algérie les avait ratifiées au début des années 2000.
50 milliards de dollars perdus par an
Selon un rapport du Groupe des personnalités de haut-niveau (GPHN) contre les flux financiers illicites en provenance du continent, présidé par l’ancien chef de l’État sud-africain Thabo Mbeki, l’Afrique perd plus de 50 milliards de dollars par an du fait des flux financiers illicites.
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