Le nigérian UBA contraint de changer de patron

En restructuration, le secteur bancaire limite désormais le mandat de PDG à dix ans. United Bank for Africa s’y plie ans modifier sa stratégie : se déployer sur le continent.

ProfilAuteur_FredMaury

Publié le 16 février 2010 Lecture : 2 minutes.

Ayant effet rétroactif, elle a provoqué l’officialisation de plans de succession chez deux des plus importantes institutions de la place. Phillips Oduoza, qui dispose de vingt-deux ans d’expérience bancaire, succédera à Tony Elumelu aux manettes d’UBA en août prochain ; Godwin Emefiele prendra quant à lui la suite de Jim Ovia chez Zenith Bank. Des annonces saluées par une progression de la Bourse nigériane.

Du côté des intéressés, la décision n’a pas été contestée, même si elle bafoue ouvertement les droits des actionnaires, normalement les seuls à pouvoir nommer ou démettre un dirigeant. « Jack Welch a été PDG de General Electric pendant vingt ans. Warren Buffet est à la tête de Berkshire Hathaway depuis 1965. Il est important d’examiner les réalisations, en particulier si elles sont durables, et non le temps de service. Cela étant dit, je ne pense pas qu’il soit sain pour qui que ce soit de chercher à rester à quelque poste que ce soit pour toujours », a réagi Tony Elumelu, interrogé par le quotidien This Day. Le changement à la tête de la banque nigériane, qui s’est accompagné de quatre autres nominations à la direction, ne devrait toutefois pas modifier sa stratégie.

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Offensive panafricaine

Phillips Oduoza, le nouveau patron, est un proche de Tony Elumelu et dirigeait déjà la principale unité d’UBA, dans le sud du Nigeria. L’offensive panafricaine se poursuit, toujours menée par Rasheed Olaoluwa, le patron d’UBA Africa. La banque installe actuellement sa filiale en Guinée, après en avoir ouvert au Kenya, en Tanzanie, en Zambie, au Tchad, au Sénégal et au Bénin. Le groupe est ainsi actif dans 15 pays africains. Un déploiement toutefois inférieur à son objectif de 23 pays à la fin de 2009, annoncé un an plus tôt. La crise politique actuelle au Nigeria semble valider les choix de développement panafricain d’UBA. Au cours d’un des pires trimestres qu’aura connu la banque depuis sa création, celui clos en septembre dernier, les opérations internationales ont permis de sauver en partie les meubles. La part du produit net bancaire réalisée à l’international a ainsi grimpé de 3,4 % à 10 %, tandis que la part des dépôts passait de 9 % à 16 %. Même si ses difficultés financières impacteront forcément sa puissance de déploiement, UBA ne devrait pas brider ses ambitions : le groupe ne cache d’ailleurs pas son intention d’ajouter le Mali et les deux Congos à la liste de ses implantations.

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