RD Congo : First Bank entame sa marche africaine

Jusqu’ici cantonné à ses activités nigérianes, le groupe First Bank a racheté la Banque internationale de crédit (BIC), à Kinshasa. Il vise une dizaine d’autres implantations sur le continent.

ProfilAuteur_FredMaury

Publié le 4 novembre 2011 Lecture : 2 minutes.

« First Bank of Nigeria n’a jamais été opposé à une expansion panafricaine », souligne Victor Ndukauba, analyste chez le courtier nigérian Afrinvest West Africa. « Au contraire, l’établissement a même activement considéré cette option, comme en témoigne la fusion manquée avec le groupe Ecobank. » Entre 2005 et 2010, les deux groupes avaient mené des négociations poussées, avant de faire marche arrière.

Un marché prometteur

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La cible acquise par First Bank est au final plutôt modeste : la BIC affichait ainsi, fin 2010, un total de bilan de 198 millions de dollars (149 millions d’euros), 75 fois moins que son nouvel actionnaire de référence. Mais l’opération permet au groupe nigérian de prendre pied sur un marché prometteur, lorgné par la plupart des groupes bancaires panafricains. Standard Bank, Ecobank, Bank of Africa, Afriland First Bank et BGFI Bank s’y sont ainsi implantés ces dernières années, attirés par le potentiel de développement d’un secteur qui ne comptait, en 2010, que 350 000 comptes actifs pour 65 millions d’habitants.

L’acquisition de la BIC offre également une place directe parmi les leaders de la place : Rawbank, Banque internationale pour l’Afrique au Congo (BIAC), Banque commerciale du Congo (BCDC) et Trust Merchant Bank. Ces dernières, toutes détenues par des figures locales des affaires, contrôlent toujours plus des deux tiers du marché, malgré la montée de la concurrence étrangère. La BIC, dont le management actuel semble devoir rester en place, dispose d’une part d’environ 10 %.

altConfronté à une concurrence croissante à domicile, notamment en raison de la nouvelle vague de fusions-acquisitions en cours (Oceanic Bank racheté par Ecobank, Intercontinental Bank par Access Bank), First Bank devrait désormais chercher à l’étranger le surplus de croissance et de dynamisme qu‘elle gagnait jusqu’à aujourd’hui au Nigeria. Son objectif officiel est de s’établir dans une dizaine de pays subsahariens au cours des cinq prochaines années. Lesquels ? Le mystère reste pour l’instant entier.

Rampe de lancement

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« Je pense que les pays riches en matières premières, dont les nouveaux arrivants dans le domaine pétrolier et gazier, seront en haut de la liste des préférences : Ghana, Angola, Mozambique, Tanzanie et, dans une moindre mesure, São Tomé e Príncipe. Le Kenya pourrait également compléter la liste, comme rampe de lancement vers le bloc est-africain, avec l’Ouganda dans la foulée », pronostique Victor Ndukauba.

First Bank, qui compte 7 millions de clients et 630 agences au Nigeria, a de sérieux atouts en mains. Considérée comme l’une des banques les mieux gérées du pays, cette doyenne (117 ans !) doit inquiéter ses rivaux panafricains. Et en premier lieu UBA, dont la stratégie continentale tarde à porter ses fruits, et Access Bank, qui a notamment recentré ses activités ivoiriennes sur la banque d’entreprise.

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