Syrie : Moscou et Washington annoncent un cessez-le-feu pour le 27 février

La Russie et les États-Unis ont annoncé un cessez-le-feu en Syrie pour le 27 février à minuit. Mais celui-ci, accepté mardi matin par le régime de Damas, exclut les groupes jihadistes et doit encore être définitivement validé par l’opposition pour pouvoir entrer en vigueur.

Sur le site d’un double attentat à la bombe dans le quartier Al-Zahraa de Homs le 21 février 2016. © AFP

Sur le site d’un double attentat à la bombe dans le quartier Al-Zahraa de Homs le 21 février 2016. © AFP

Publié le 23 février 2016 Lecture : 3 minutes.

Les parties prenantes au conflit syrien, à l’exception du groupe État islamique (EI) et du Front Al-Nosra, branche syrienne d’Al-Qaïda, ont jusqu’à vendredi 12h00 (10h00 GMT) pour faire part de leur adhésion à cette trêve, prévue pour débuter samedi à 00h00 heure de Damas (22h00 GMT vendredi), selon un communiqué conjoint des États-Unis et de la Russie. Mardi 23 février au matin, le régime de Damas a fait savoir qu’il acceptait la proposition américano-russe.

Les présidents américain Barack Obama et russe Vladimir Poutine ont évoqué cet accord lundi 22 février lors d’un contact téléphonique initié par M. Poutine, d’après la Maison Blanche. M. Obama a insisté sur la nécessité du respect de cet accord pour « soulager les souffrances du peuple syrien » et « se concentrer » sur le combat contre l’EI.

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Lors d’une allocution télévisée qui a suivi son entretien avec son homologue américain, Poutine a assuré que son pays, allié militaire du régime de Bachar al-Assad, « fera le nécessaire » pour que « les autorités légitimes syriennes » respectent l’interruption des hostilités et espère que les États-Unis « feront la même chose » avec les groupes rebelles.

Aide humanitaire

Dans un communiqué, le Haut comité des négociations (HCN), qui rassemble des groupes clés de l’opposition syrienne, a dit qu’il acceptait ce cessez-le-feu à condition que les dispositions de la résolution 2254 de l’ONU, adoptée en décembre, soient respectées, notamment celles prévoyant un accès aux civils dans les zones assiégées et la livraison d’aide humanitaire.

Lundi, un convoi de 44 camions d’aide humanitaire, supervisé par l’ONU et la Croix rouge, a pénétré à Mouadamiyat al-Cham, ville située à la périphérie de Damas et assiégée par l’armée syrienne, selon l’agence officielle Sana.

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Le secrétaire général des Nations unies a salué le projet américano-russe de trêve comme un « signe d’espoir pour la population syrienne ».

Cette proposition d’arrêt des combats intervient près de trois semaines après l’échec de négociations de paix intersyriennes à Genève et alors qu’une trêve censée entrer en vigueur vendredi dernier, conformément à un accord parrainé par Moscou et Washington, a été complètement ignorée.

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Vague d’attentats à Homs et Damas

Ce nouveau projet américano-russe de trêve intervient également au lendemain d’une vague d’attentats revendiqués par l’EI, à Homs (Centre) et près de Damas. Un double attentat-suicide perpétré à 400 mètres du mausolée de Sayeda Zeinab, honni par les jihadistes sunnites et lieu sacré à défendre pour les chiites, a fait 134 morts, dont 97 civils selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Il s’agit de l’attentat le plus meurtrier depuis le début en mars 2011 du conflit en Syrie, qui a fait plus de 260 000 morts et poussé à la fuite plus de la moitié de la population du pays.

Il a été mené quelques heures après une double attaque à la voiture piégée, également revendiquée par l’EI, dans un quartier à majorité alaouite à Homs, qui a fait 64 morts selon l’OSDH.

Attaques chimiques et élections législatives

À New York, la Commission d’enquête de l’ONU a souligné dans un rapport remis lundi que des crimes de guerre étaient régulièrement commis en Syrie, dont « les premières victimes » restent les civils, souvent la cible d’attaques délibérées par les belligérants.

Les Nations unies ont par ailleurs annoncé lundi que des experts chargés d’identifier les responsables d’attaques chimiques en Syrie allaient commencer leurs enquêtes sur le terrain début mars. Ce groupe, mis en place en août après des attaques au chlore contre trois villages syriens et baptisé Joint Investigative Mechanism (JIM), a établi une liste de sept cas d’attaques chimiques présumées à examiner en priorité.

Lundi soir, le régime de Damas a annoncé qu’il comptait organiser le 13 avril des élections législatives dans tout le pays.

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