Algérie: les revenus pétroliers ont baissé de 70% en deux ans

Les revenus pétroliers de l’Algérie ont baissé de 70% en moins de deux ans, a affirmé mercredi la présidence algérienne, tout en assurant que le pays était tout de même en mesure d’y faire face.

La raffinerie de Skikda, à 350 kilomètres à l’est d’Alger, le 26 janvier 2014 © Anis Belghoul/AP/SIPA

La raffinerie de Skikda, à 350 kilomètres à l’est d’Alger, le 26 janvier 2014 © Anis Belghoul/AP/SIPA

Publié le 25 février 2016 Lecture : 2 minutes.

« Nous sommes, à l’heure actuelle, en mesure de faire face à l’effondrement des prix du pétrole qui ont chuté de près de 70% en moins de deux ans », a soutenu la président algérien Abdelaziz Bouteflika dans un message adressé le 24 février à la Centrale syndicale UGTA, à l’occasion du double anniversaire de sa création en 1956 et de la nationalisation des hydrocarbures en 1971.

Détérioration des finances publiques

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Les hydrocarbures rapportent à l’Algérie plus de 95% de ses revenus extérieurs et contribuent pour 40% au budget de l’État. Fin décembre, le gouverneur de la Banque d’Algérie Mohamed Laksaci s’alarmait de la forte détérioration des finances publiques. Selon lui, les réserves de change ont fondu de 32 milliards de dollars entre septembre 2014 et juillet 2015. Elles se situaient à 152,7 milliards de dollars fin septembre 2015.

« À la fin 2016, elles ne dépasseront pas les 100 milliards de dollars et nous nous dirigeons vers une catastrophe avec un déficit budgétaire de 40 milliards de dollars qui sera impossible à résorber », avertissait aussi en janvier l’économiste Smaïl Lalmas.

Face à cette baisse drastique des prix du pétrole qui a débuté à la mi-2014, les autorités ont adopté une politique de rigueur qui s’est traduite par l’augmentation des prix des carburants, la limitation des importations et l’abandon de nombreux projets d’infrastructures jugés non prioritaires.

« Nous n’envisageons nullement de renoncer à la rigueur requise et nécessaire à la gestion des ressources publiques et à la rationalisation de nos options financières », a prévenu le président algérien en se disant déterminé à faire face aux retombées de la chute des prix du pétrole au moyen d’une politique de développement économique judicieuse et rigoureuse à la fois.

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Recherche d’un compromis

À l’occasion d’une visite de son homologue irakien, le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra a affirmé que l’Algérie et l’Irak avaient les moyens d’agir pour endiguer la baisse des cours du pétrole.

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« Nous et nos frères irakiens sommes en mesure d’agir de concert avec d’autres pays frères et amis pour endiguer la baisse des cours du pétrole », a-t-il déclaré.

Développement des énergies renouvelables

Le président Bouteflika avait réuni lundi un Conseil des ministres restreint consacré à la politique gazière, un secteur dans lequel l’Algérie voit ses parts de marché se rétrécir.

Il a décidé d’élever au rang de priorité nationale le développement des énergies renouvelables dans un pays peuplé de 40 millions d’habitants, grand comme quatre fois la France et où la consommation domestique d’énergie est en constante augmentation, réduisant les parts d’exportation et les revenus en devises.

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