Les activités africaines de Standard Chartered passent dans le rouge

Le groupe bancaire britannique, spécialisé sur les marchés émergents, annonce une perte avant impôts de 109 millions de dollars en 2015 en Afrique subsaharienne, contre un profit de 673 millions l’année précédente.

Standard Chartered est présent dans 14 pays subsahariens. © SC

Standard Chartered est présent dans 14 pays subsahariens. © SC

ProfilAuteur_FredMaury

Publié le 25 février 2016 Lecture : 2 minutes.

Alors que les agences de notations s’inquiètent des perspectives à court terme des banques africaines, notamment subsahariennes, Standard Chartered est venue confirmer que certaines d’entre elles traversent une époque délicate, marquée par la dégringolade des cours du pétrole et de plusieurs minerais et le ralentissement économique du continent. Très exposée sur l’Asie, la banque britannique est active dans 14 pays subsahariens (tous anglophones à l’exception du Cameroun, de la Côte d’Ivoire et de l’Angola), qui représentent 25,2 milliards de dollars d’actifs. Elle y a réalisé en 2015 1,43 milliard de dollars de revenus, un chiffre en très forte baisse (-21,7%) par rapport aux 1,84 milliard générés en 2014. Cette dégringolade s’explique pour l’essentiel par la baisse de 18,4% des commissions et par l’effondrement des revenus « net trading income » (de 199 millions à -36 millions).

Pertes

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Dans son rapport annuel, Standard Chartered explique la baisse des revenus liés à la clientèle par des effets de change défavorables ainsi que par la faiblesse des cours des matières premières. La baisse des revenus « net trading income » semble liée à un changement de méthode de valorisation sur certains titres financiers.

Dans la foulée de cette baisse des revenus, les profits avant impôts du groupe en Afrique ont plongé, passant de 673 millions à -109 millions.

Bien qu’elle soit nette, la baisse des performances en Afrique est peu de chose par rapport aux pertes enregistrées ailleurs par Standard Chartered, qui solde l’année 2015 avec une perte avant impôts d’environ 1,5 milliard de dollars. Plombé par des pertes très importantes en Inde et en Europe, le groupe a évoqué « des conditions de marché difficiles et des décisions de gestion stratégiques ». Il avait annoncé en novembre dernier des charges exceptionnelles de restructuration de 3 milliards de dollars d’ici fin 2016, liées à des pertes sur certaines activités et au recentrage du groupe sur des métiers à très forte valeur ajoutée.

Repositionnement

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Depuis juin 2015, le nouveau directeur général, Bill Winters, a levé 5,1 milliards de dollars, coupé les dividendes et annoncé la suppression de 15 000 emplois afin d’économiser 2,9 milliards de dollars d’ici 2018, tout en restructurant ou en se désengageant d’actifs risqués estimés à 100 milliards de dollars, a rappelé Bloomberg.

Le groupe, qui s’est développé très rapidement sur les marchés émergents, reste engagé en Afrique, un pôle important de croissance où il entend cibler en priorité les grandes entreprises et la gestion privée. En termes d’organisation, le continent a été fondu il y a quelques mois dans un ensemble plus important, regroupant l’Afrique et le Moyen-Orient et dont Sunil Kaushal a pris la tête. Diana Layfield, à la tête de la région Afrique, a quitté la banque.

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