Agriculture : l’Afrique toujours à la traîne sur les engrais

Les acteurs du secteur des engrais se sont réunis une nouvelle fois à Marrakech les 25 et 26 février pour la conférence annuelle FMB AFrica Fertilizers, appuyée par l’OCP, le géant marocain des phosphates.

Le site de stockage des engrais de la CIAT au Togo. © Mambo

Le site de stockage des engrais de la CIAT au Togo. © Mambo

ProfilAuteur_ChristopheLeBec

Publié le 26 février 2016 Lecture : 2 minutes.

« Si la consommation d’engrais continue de progresser sur le continent – de 7 à 8% par an au sud du Sahara depuis 2008 – elle reste toujours bien en deçà des besoins et des moyennes internationales », estime Rob Groot, du centre international pour l’utilisation des engrais (IFDC).

Selon ce dernier, environ 15 kg par hectare sont utilisés en moyenne sur le continent, à comparer aux quelque 230 kg par hectare consommés aux Pays-Bas. Une sous-utilisation qui, selon les professionnels du secteur présents à Marrakech, bride la production des pays agricoles  subsahariens, qui souffrent pourtant d’une prévalence de la malnutrition de 23% de leur population selon Patrick Heffer, de  l’Association des producteurs d’engrais (IFA).

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Pour Tarik Choho, directeur général adjoint de l’OCP, qui a profité de l’événement pour lancer la filiale OCP Africa, dédiée en particulier aux pays d’Afrique subsaharienne, son groupe peut changer la donne, en offrant un appui agronomique, logistique, industriel et commercial aux pays subsahariens.

Appui agronomique, logistique, industriel et commercial aux pays subsahariens

«  En formant des partenariats avec les acteurs privés et publics, les universités et centres de formation et de recherche, nous pouvons faire passer la consommation d’engrais de 10 à 25 kg par hectare. Une augmentation qui peut donner la capacité au continent de se nourrir, mais aussi d’approvisionner d’autres régions du globe », a-t-il affirmé aux participants, espérant au passage que son groupe augmente fortement la part africaine de son chiffre d’affaires, aujourd’hui d’un peu plus de 10%.

«  Nous aurons la capacité de fournir les bons engrais pour chaque sol au bon moment », assure-t-il, pariant sur deux pays en particulier pour son développement, la Côte d’Ivoire et l’Ethiopie.

Reste que le chemin est encore long avant de parvenir à combler le retard pris par  l’Afrique par rapport à l’Asie, qui est déjà à ce niveau de 25 kg d’engrais consommés par hectare.

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Pour doper la production agricole, l’OCP et les autres industriels du secteur misent sur les grands corridors logistiques combinant ports, voies ferrées et routes, qui permettraient d’approvisionner et de désenclaver les grandes régions agricoles de l’hinterland africain.

Rob Groot, de l’IFDC, a identifié les cinq plus importants, partant de grandes villes côtières : ceux d’Abidjan (boucle du Niger), de Dakar (vers Bamako), de Beira-Nacala (Mozambique vers Malawi-Zambie-Zimbabwe), de Dar Es Salam et de Mombasa.

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OCP et ses concurrents veulent se positionner, avec des capacités de stockage, autour de ces corridors pour que la sous-utilisation et la pénurie d’engrais ne soient plus que de mauvais souvenirs.

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