Kinshasa ouvre la voie du dialogue public-privé dans la région des Grands lacs

Une conférence sur les investissements du secteur privé, tenue à Kinshasa les 24 et 25 février, est la première matérialisation du volet économique de l’Accord-cadre pour la Paix, la Sécurité et la Coopération pour la RDC et la région des Grands lacs signé par 11 pays en février 2013. Un rendez-vous qui en appelle d’autres. Reportage.

Ban Ki-moon et Joseph Kabila lors de la conférence sur l’investissement privé dans la région des Grands lacs le 24 février à Kinshasa. © John Bompengo/AP/SIPA

Ban Ki-moon et Joseph Kabila lors de la conférence sur l’investissement privé dans la région des Grands lacs le 24 février à Kinshasa. © John Bompengo/AP/SIPA

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Publié le 26 février 2016 Lecture : 3 minutes.

« Business for peace ». Aider l’entreprise pour bâtir la paix. Avec le sens de la formule qui le caractérise, Saïd Djinnit, l’envoyé spécial des Nations-Unies dans la région des Grands lacs, résume parfaitement l’objectif de la Conférence sur les investissements du secteur privé dans la sous-région, organisée à Kinshasa les 24 et 25 février, et dont il est l’un des principaux initiateurs avec les responsables de la Conférence internationale sur la région des Grands lacs (CIRGL).

« Un véritable succès », n’hésite pas à revendiquer dès le lendemain le diplomate, puisque cette rencontre à attirer plus de 500 participants, dont une forte majorité de dirigeants d’entreprises en provenance des treize pays membres de la CIRGL*.

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Pour l’occasion, Ban Ki-Moon, le secrétaire général des Nations-Unies, a profité de sa tournée dans la sous-région, pour assister à la cérémonie d’ouverture, présidée par le chef de l’État congolais, Joseph Kabila, en compagnie des vice-présidents angolais et burundais, du Premier ministre du Rwanda, de différents membres de gouvernements et ambassadeurs des pays de la région, ainsi que des représentants de l’Union africaine (UA), de nombreux organismes de financements multilatéraux présents en Afrique et du secteur privé.

Créer du lien régionalement

« L’occasion était belle pour les patrons de tisser des liens au-delà de leurs frontières », explique Alain Rubuye, l’un des responsables de la Fédération des entreprises du Congo (FEC), l’organisation patronale congolaise, qui s’est beaucoup investie dans cette conférence.

Créer du lien, c’est l’un des principaux buts recherchés lors de ce rendez-vous par le bureau régional de l’ONU, qui a vu la constitution d’une plateforme de dialogue régulier entre secteurs privé et public pour promouvoir l’investissement et identifier les opportunités.

Vingt-cinq projets dans sept secteurs prioritaires (l’Agriculture, les Infrastructures, les Mines, l’Energie, les Technologies de l’Information et de Communication, le Tourisme et les Finances) ont été présentés pour illustrer le potentiel de la sous-région.

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« Je forme l’espoir que cette conférence permettra de parler désormais de la région des Grands lacs, non plus sous le prisme déformant et dramatique de l’instabilité, mais plutôt en termes d’opportunités d’investissements », a insisté le président Kabila dans son discours inaugural.

Pérenniser l’événement

Encore faut-il pérenniser l’événement et que les investissements envisagés se matérialisent. Saïd Djinnit compte pour cela sur le Forum des investisseurs de la sous-région, qui a vu le jour en janvier 2014, à Addis-Abeba lors de la seconde rencontre du Mécanisme régional de Suivi de l’Accord-cadre pour la Paix, la Sécurité et la Coopération pour la RDC et la région des Grands lacs. Ce dernier a été signé le 24 février 2013 par onze pays africains avec l’ambition de ramener la paix dans la partie est de la République démocratique du Congo, en proie à des groupes armés.

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« C’est à lui de prendre le relais et d’instaurer un rendez-vous régulier entre partenaires privés et publics », espère le responsable onusien, dont le bureau est prêt « à apporter tout son soutien ».

Cette conférence se place en effet dans le long processus entamé en 2013. Si les volets politiques (transparence électorale, problématique des réfugiés, neutralisations des groupes armés…) avancent très lentement, l’aspect économique vient donc de se matérialiser avec cette première initiative congolaise. Qui en appelle d’autres.

* Afrique du Sud, Angola, Burundi, Congo, Kenya, Ouganda, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Rwanda, Soudan, Sud-Soudan, Tanzanie et Zambie.

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