Algérie : un présentateur télé sanctionné pour l’omission d’un « Monsieur le président de la République »

Ahmed Lahri ne présentera plus le journal télévisé de 19h sur Canal Algérie, accusé d’avoir prononcé le nom d’Abdelaziz Bouteflika sans citer sa fonction.

Un présentateur algérien écarté du JT pour « faute professionnelle » © Flickr/flash.pro

Un présentateur algérien écarté du JT pour « faute professionnelle » © Flickr/flash.pro

Publié le 29 février 2016 Lecture : 1 minute.

Cette décision, intervenue après son JT du 22 février, a été confirmée dimanche par le ministre de la Communication Hamid Grine, suscitant l’indignation et un élan de solidarité de la part de nombreux Algériens.

Une « faute professionnelle »

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Dans un premier temps, la raison de la sanction du présentateur était plutôt officieuse. Ahmed Lahri lui-même ne s’est en effet pas exprimé à ce sujet et les responsables de la chaîne Canal Algérie se sont contentés d’annoncer qu’il a été non pas suspendu, mais « affecté dans un autre service ».

https://twitter.com/canal_algerie/status/704018345276874752

Puis, au vu de l’ampleur de l’affaire, le ministre de la Communication Hamid Grine s’est exprimé à ce sujet en marge de sa visite à Aïn Defla.

« Tous les médias officiels mondiaux sont soumis à une éthique de travail propre au domaine public. Ahmed Lahri devait du respect au Président de la République en prononçant son nom », a-t-il déclaré aux médias algériens.

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D’après lui, le journaliste n’en était pas à son premier incident de ce genre, le directeur de la chaîne lui ayant « déjà recommandé de ne plus agir de la sorte. »

« Il a été redéployé sur la rédaction mais pas suspendu. On ne pas faire de quelqu’un qui a commis une faute professionnelle une victime ou un martyre de la liberté d’expression ! »

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Mobilisation des internautes

Mais pour beaucoup, cette décision fait bien d’Ahmed Lahri une victime. Et les réactions de toutes sortes se sont multipliées sur la Toile.

Des pages de soutien ont été créées sur Facebook et des internautes ont changé leur photo de profil pour celle du journaliste, des messages sont partagés sur Twitter sous les hashtags #JeSuisAhmedLahri et #AhmedLahri, et des caricaturistes algériens tels que Ghilas Ainouche et Le Hic ont laissé parler leurs crayons.

https://twitter.com/MKACITV5M/status/704019561616642048

Plusieurs journalistes ont également exprimé leur solidarité contre une décision qu’ils jugent injuste.

https://twitter.com/saramira271/status/703903071680774144

 

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