Burundi : trois cadavres découverts par les autorités dans une « fosse commune »

Selon la mairie de Bujumbura, trois corps ont été retrouvés lundi dans une « fosse commune » dans un quartier contestataire du nord-ouest de la capitale. Il y aurait une trentaine de corps, selon les autorités locales qui soupçonnent les opposants d’être à l’origine du massacre.

L’armée patrouille dans un quartier de Bujumbura, la capitale du Burundi, le 2 août 2015. © Landry Nshimiye/AFP

L’armée patrouille dans un quartier de Bujumbura, la capitale du Burundi, le 2 août 2015. © Landry Nshimiye/AFP

Publié le 1 mars 2016 Lecture : 1 minute.

Cette « découverte » macabre a eu lieu le jour même où le Haut commissariat de l’ONU aux droits de l’homme a annoncé que des experts indépendants de l’ONU, chargés d’enquêter sur les violations des droits de l’homme commises durant les dix mois de crise au Burundi, allaient se rendre sur place dès mardi.

« Sur information de la population, nous avons trouvé aujourd’hui [29 mars] à la 9e avenue de Mutakura une fosse commune, où nous avons déjà découvert trois corps ensevelis dans des sacs », a déclaré Freddy Mbonimpa, le maire de Bujumbura, un responsable non élu mais directement nommé par le président burundais Pierre Nkurunziza.

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« Un des tueurs arrêtés (…), qui a reconnu y avoir enterré trois cadavres, nous a assuré qu’il y avait au total une trentaine de corps inhumés dans cette fosse », a-t-il poursuivi, assurant que « les fouilles continuent à l’heure qu’il est ».

Cette « découverte » a été faite en présence de plusieurs journalistes convoqués pour l’occasion.

L’opposition pointée du doigt

« Cet assassin nous a expliqué qu’ils ont enterré dans cette fosse commune des personnes tuées parce qu’elles soutenaient le troisième mandat [du président Nkurunziza], des Imbonerakure [la ligue des jeunes du parti au pouvoir que l’ONU a qualifiée de milice] ou encore des habitants du coin qui refusaient de contribuer à l’insurrection », a affirmé Freddy Mbonimpa.

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« Nous déplorons le fait qu’Amnesty International ait accusé le gouvernement et ses forces de sécurité d’avoir enterré des gens dans de nombreuses fosses communes, sans évoquer les opposants, alors que ce sont eux qui l’ont fait », a dénoncé le maire de Bujumbura.

Amnesty International avait en effet dénoncé fin janvier l’existence d’au moins six fosses communes autour de Bujumbura, en s’appuyant sur des photos satellites, après une répression sanglante ayant touché plusieurs quartiers contestataires de Bujumbura, à la suite d’une attaque par des rebelles de trois camps militaires le 11 décembre.

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