Cameroun : le correspondant de RFI Ahmed Abba jugé pour « complicité de terrorisme »

Arrêté en juillet 2015 et poursuivi pour « complicité de terrorisme », Ahmed Abba, correspondant de RFI au Cameroun, a comparu pour la première fois lundi devant le tribunal militaire de Yaoundé. Son procès a été renvoyé au 28 mars.

Des militaires camerounais (photo d’illustration). © Rebecca Blackwell BLACKWELL/AP/SIPA

Des militaires camerounais (photo d’illustration). © Rebecca Blackwell BLACKWELL/AP/SIPA

Publié le 1 mars 2016 Lecture : 1 minute.

Sept mois après son interpellation, Ahmed Abba a été présenté, le 29 février, devant le tribunal militaire de Yaoundé. Le correspondant en langue haoussa de RFI est poursuivi en effet pour des faits de « complicité de terrorisme et non dénonciation des actes de terrorisme ».

Il lui est reproché d’être le complice de deux membres du groupe islamiste nigérian Boko Haram qui mène des attaques en territoire camerounais. Le ministère public l’accuse aussi d’avoir « manqué d’avertir » les autorités quand il a eu connaissance d’ »activités de la secte Boko Haram ».

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« Détention arbitraire et illégale »

L’accusé, qui risque la peine capitale, a plaidé « non coupable ». Ses avocats ont dénoncé quatre « violations graves » des règles de procédure, sollicitant l’annulation pure et simple du procès. Ils ont ainsi relevé une « détention arbitraire et illégale ».

Interpellé le 30 juillet 2015 à Maroua, chef-lieu de la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, théâtre d’attaques attribuées à Boko Haram, M. Abba a été transféré à Yaoundé où il a été détenu « dans le secret total et absolu » à la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE, renseignements), selon ses avocats.

« Enchaîné comme à Guantanamo »

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D’après eux, il n’a eu accès ni à sa famille ni à ses avocats durant cette période. Ses avocats ont aussi déploré que sa garde à vue, entamée le 13 novembre 2015, n’ait fait l’objet d’aucune prolongation au bout de 15 jours comme le stipule la législation anti-terroriste.

Ils ont aussi relevé que leur client a été victime de « sévices corporels » et de « tortures » durant sa détention à la DGRE.

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« Lorsque je suis allé lui rendre visite à la prison, il était embastillé et enchaîné comme à Guantanamo », a affirmé l’un des avocats.Le commissaire du gouvernement a demandé aux juges de rejeter ces exceptions soulevées par la défense, estimant qu’elles étaient « impertinentes ».

Le procès a été renvoyé au 28 mars pour permettre aux juges de statuer sur les violations présumées des droits de l’accusé, soulevées par ses avocats.

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