Les États-Unis en cyber-guerre contre l’État islamique (entre autres)
Le secrétariat à la Défense des États-Unis a indiqué lundi que les Américains utilisaient des armes informatiques dans la lutte contre le groupe État islamique (EI) en Irak et en Syrie.
« Nous utilisons des outils informatiques pour affaiblir la capacité du groupe État islamique à opérer et communiquer sur le champ de bataille virtuel », a déclaré, le 29 février, Ashton Carter, secrétaire américain à la Défense lors d’une conférence de presse au Pentagone.
« Il s’agit de leur faire perdre confiance dans leurs réseaux, de surcharger leurs réseaux pour qu’ils ne puissent pas fonctionner, et faire toutes ces choses qui interrompent leur capacité à commander leurs forces, et à contrôler leur population et leur économie », a-t-il expliqué.
Pas de détails sur les cyber-opérations en cours
Le chef d’état-major inter-armées Joseph Dunford, aux côtés du secrétaire à la Défense, a fait lui le parallèle entre assiéger l’EI physiquement dans ses places-fortes de Mossoul (Irak) et Raqa (Syrie), et l’assiéger dans le cyberespace. « Nous essayons à la fois physiquement et virtuellement d’isoler le groupe État islamique », a-t-il commenté.
Mais les deux responsables se sont refusés à détailler davantage les cyber-opérations de l’armée américaine. « Nous ne voulons pas » que les jihadistes « soient capables de faire la différence » entre les perturbations liées aux cyber-armes américaines et les perturbations qui n’ont rien à voir, a expliqué le général Dunford.
La Chine et la Russie également visées ?
La confidentialité est d’autant plus importante que ces cyber-armes sont « nouvelles », « surprenantes », et « utilisables » face à d’autres adversaires que l’EI, a souligné de son côté Ashton Carter.
Mais le secrétaire américain à la Défense n’a pas précisé quels étaient ces adversaires, se contentant de mettre en garde sa nation au sujet des capacités des Russes et des Chinois en matière de guerre des réseaux, sans oublier celles des Iraniens et des Nord-Coréens.
Le « cyber-commandement » américain
En attendant, les États-Unis sont en train de constituer une force d’environ 6 000 soldats spécialisés dans la guerre informatique, placés pour l’instant sous l’autorité de l’amiral Michael Rogers, le patron de la NSA, la puissante agence de renseignement chargée de l’espionnage électronique.
Ce « cyber-commandement » de l’armée américaine, regroupant 133 unités de combat, doit être capable de mener à la fois des opérations de défense des réseaux et ordinateurs américains, et d’attaque sur des machines adverses.
Le Pentagone est resté jusqu’à maintenant très discret sur les activités de ces cyber-combattants mais l’administration prévoit d’augmenter de 15 % l’enveloppe de la guerre informatique dans le budget de la Défense 2017, à 6,7 milliards de dollars, soit un peu plus de 1 % du budget total de la Défense américaine.
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