La Sierra Leone rend publics les paiements miniers
Dans un site internet accessible à tous, la Sierra Leone rend publiques toutes les transactions entre les autorités et les compagnies minières.
La Sierra Leone fait un pas vers la transparence minière. Le pays, frappé dans le passé par le drame des « diamants de sang » – les pierres précieuses ayant largement financé la guerre civile -, entend désormais rendre public les sommes payées par les compagnies minières au gouvernement et aux autorités locales. Lancée mi-janvier à Freetown par le ministre des Mines et des Ressources minérales, Alhaji Minkailu Mansaray, l’initiative a pris la forme d’une base de données en ligne, accessible gratuitement et sur simple enregistrement.
Elle recense l’ensemble des permis miniers accordés, par société, et permet donc, de facto, de contrôler la validité d’un permis et la légalité des opérations des quelques 500 compagnies minières opérant en Sierra Leone, dont le sous-sol est riche en diamants mais aussi en minerai de fer, en bauxite ou en or. Mise en place par Revenue Development Foundation et soutenue financièrement par de nombreuses institutions internationales, la base de données indique également le détail (date et montant) des paiements effectués par les compagnies minières mais aussi par les exportateurs de minerais aux autorités.
Leader mondial
Ainsi, la filiale locale d’African Minerals, qui exploite à Tonkolili l’un des gisements de minerai de fer les plus prometteurs au monde, a versé depuis juillet 2010 un total de 2,25 millions de dollars, en quatre paiements. Le sud-africain Koidu Holdings a également été l’une des compagnies les plus « généreuses » avec 2,3 millions de dollars versés depuis mi 2010.
« Ce système va éradiquer toutes les formes de malversation en termes de délivrance de permis, de gestion financière et d’information générale concernant le secteur minier », s’est réjoui Minkailu Mansaray, selon l’agence de presse IPS, à l’occasion du lancement officielle du site internet. « Nous sommes fiers d’être parmi la poignée de pays à travers le monde qui opèrent le système que nous lançons », a ajouté le ministre.
La mise en ligne de la base intervient aussi au moment où le pays entend être en conformité avec l’iniatitive pour la transparence dans les industries extractives (ITIE ), qui requiert la publication des paiements réalisés en faveur du gouvernement. Selon IPS, une unité policière est chargée de veiller auprès des bureaux gouvernementaux et des compagnies minières que les informations sont effectivement transmises.
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