Le « KFC Index », un nouvel indicateur du coût de la vie en Afrique

Le « KFC Index », présenté fin février par la société d’études de marché Sagaci research, entend « fournir une comparaison objective du niveau d’évaluation des devises sur le continent et des pouvoirs d’achat des consommateurs dans 18 pays africains ».

Dans un restaurant KFC à Nairobi en 2011. © Khalil Senosi/AP/SIPA

Dans un restaurant KFC à Nairobi en 2011. © Khalil Senosi/AP/SIPA

Publié le 3 mars 2016 Lecture : 2 minutes.

S’il est un continent où le « Big Mac Index » n’a pas cours, c’est l’Afrique. Le fameux indicateur publié depuis 1986 par l’hebdomadaire britannique The Economist mesure les variations par rapport au « bon taux de change » entre les monnaies*. Celui qui donne à toutes les monnaies le même pouvoir d’achat d’un pays à l’autre. Depuis le principe a été repris par le spécialiste américain de l’information financière Bloomberg avec l’équipementier suédois Ikea (qui ouvrira au Maroc le 16 mars) et son étagère « Billy », vendues par dizaines de millions d’exemplaires depuis les débuts de sa commercialisation en 1979.

L’Afrique pourrait, à présent, tenir son propre indicateur — ce qui ne serait pas injustifié étant donné la faible présence de McDonald’s, qui compte certes environ 300 points de vente mais limités à trois pays sur le continent (Afrique du Sud, Maroc et Égypte). C’est une autre chaîne de fast food américaine, Kentucky Fried Chicken (KFC) et son produit phare « Original Chicken Bucket », qui pourrait faire office de comparateur entre les monnaies africaines.

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Des ventes dans 15 pays africains

Le pot de douze pièces de poulet frit est en effet vendu dans 18 pays africains de l’Afrique du Sud, où la chaîne a fait ses débuts en 1971 et compte 802 points de vente, jusqu’à la Tanzanie, l’Ouganda et le Zimbabwe où elle a débarqué en 2013. De quoi donc, argue le cabinet d’études Sagaci Research, permettre un début de comparaison des pouvoirs d’achat nationaux en comparant les prix africains entre eux et en les ramenant aux 20,5 dollars le pot de poulet en vigueur aux États-Unis.

« KFC est probablement plus flexible et le modèle économique à base de poulet plus adapté aux clientèles locales », estime Julien Garcier, le directeur général de Sagaci research, dont les consultants ont visité un point de vente par pays – à l’exclusion de la Zambie, du Swaziland et du Lesotho où les prix de vente n’ont pu être vérifiés.

Résultat de cette première mouture de l’indicateur ? Il « révèle d’importantes disparités de prix d’un pays à l’autre. Les prix les plus élevées sont constatés en Angola et au Nigeria tandis que les prix les plus faibles se trouvent en Afrique du Sud et en Égypte », note la société d’études de marché, qui entend éditer le « KFC Index » deux fois par an.

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* Par exemple, en janvier 2016, le sandwich phare de McDonald coûtait en moyenne 4,93 dollars aux États-Unis, contre 2,68 dollars américains en Chine (aux taux de change moyens dollar américain / yuan en vigueur en janvier). Ce qui, selon l’indicateur britannique, laisse entendre que le yuan était sous-évalué de 46% ce mois-là.

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