États-Unis : les candidats à la Maison Blanche à la conquête de l’électorat afro-américain
À neuf mois de l’élection présidentielle aux États-Unis, chaque voix compte pour les candidats encore en lice. Les Africains-Américains se font particulièrement draguer à l’approche du scrutin.
Un vote historiquement acquis aux démocrates
Souvent marginalisés dans le paysage politique, économique ou encore culturel, les Africains-Américains sont cette fois au centre des attentions des prétendants à la Maison Blanche. Et en particulier des deux candidats à l’investiture démocrate – Hillary Clinton et Bernie Sanders -, qui récoltent traditionnellement leurs suffrages.
« Depuis la fin des années 1960, le vote afro-américain est très largement acquis aux démocrates », souligne Vincent Michelot, professeur à Sciences Po Lyon et spécialiste de l’histoire politique des États-Unis. « Le parti démocrate incarne l’État providence et il est aujourd’hui considéré comme le parti de la défense des droits civiques », poursuit-il.
Ce que confirment les chiffres. En 2008 comme en 2012, près de 95% des Africains-Américains avaient accordé leurs suffrages à Barack Obama, premier président noir des États-Unis.
Avantage Clinton
Côté démocrate, Hillary Clinton semble avoir nettement l’avantage sur son rival, le sénateur du Vermont Bernie Sanders. Selon les études réalisées dans plusieurs États après les scrutins organisés pour les départager, la très grande majorité des Afro-Américains ont accordé leurs voix à l’ex-secrétaire d’État de Barack Obama. Ce fut le cas en Virginie et en Caroline du Sud, où Hillary Clinton a remporté plus de 84% de leurs suffrages, selon des projections du New York Times.
Cette popularité s’explique en partie par la marque Clinton, souligne Vincent Michelot : « Bill Clinton est très estimé au sein de la communauté afro-américaine à laquelle il a toujours accordé beaucoup d’attention, en particulier sur les questions de l’égalité et du développement économique ». L’héritage de l’ancien président démocrate n’explique pas à lui seul cette nette avance. « Elle fait très souvent référence à la discrimination dans ses discours, et fait preuve de beaucoup d’empathie à leur égard », précise l’universitaire.
Conséquence : Hillary Clinton fait le plein de voix face à Bernie Sanders, malgré les efforts de ce dernier pour multiplier les discours et les déplacements, notamment auprès des représentants du mouvement Black Lives Matter.
Absence des républicains
Si les candidats à l’investiture démocrate sont donc partis à la conquête du vote afro-américain, les républicains semblent détournés cette communauté, qui représente 13% de la population et dont le poids électoral augmente d’élections en élections, souligne le centre de recherche américain Pew Research center.
« Le parti républicain a globalement renoncé à courtiser la communauté noire qui est quasiment absente de son programme », confirme Vincent Michelot. Avant de poursuivre, exemple à l’appui : « Donald Trump a fait le pari de ne pas s’adresser à cette communauté qu’il ne risque de toute façon pas de séduire après ses saillies teintées de racisme ».
Reste que le magnat de l’immobilier, en bonne position pour l’emporter face à ses adversaires républicains, a tout de même tenté quelques déclarations à destination des Afro-Américains.
Des sorties qui ne suffiront certainement pas à faire oublier ses déclarations polémiques. Dernière en date : le soutien apporté à sa campagne par un ancien dirigeant du Ku Kklu Klan à son égard, qu’il a tardé à désavouer du bout des lèvres. Une posture que n’ont d’ailleurs par manqué de dénoncer ses adversaires, Ted Cruz en tête : « Nous devrions tous être d’accord, le racisme est un mal, le Ku Klux Klan est odieux ».
Really sad. @realDonaldTrump you're better than this. We should all agree, racism is wrong, KKK is abhorrent. https://t.co/dn2D74c5dl
— Ted Cruz (@tedcruz) February 28, 2016
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