Rwanda : 22 ans de prison requis contre deux ex-gradés
Le parquet rwandais a requis mercredi à Kigali une peine de 22 ans de prison contre l’ancien chef de la garde présidentielle et un général en retraite, notamment pour incitation au soulèvement.
![Le président rwandais Paul Kagamé à Kigali le 17 avril 2014. © Ben Curtis / AP / SIPA](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2015/09/29/paul_kagame.jpg)
Le président rwandais Paul Kagamé à Kigali le 17 avril 2014. © Ben Curtis / AP / SIPA
Ces peines sévères ont été requises devant un tribunal militaire par le procureur Faustin Nzakamwita, à l’encontre de Tom Byabagamba et du général Frank Rusagara. Le premier est l’ancien chef de la garde présidentielle de Paul Kagamé, le deuxième a été secrétaire général du ministère de la Défense. M. Byabagamba est aussi le frère de David Himbara, l’ancien conseiller économique du président Kagamé, désormais en exil et fervent critique du régime de Kigali.
Le colonel Byabagamba et le général Rusagara avaient été arrêtés en août 2014, pour incitation au soulèvement et activités visant à ternir l’image du pays ou du gouvernement.
Accusé d’avoir relayé « la propagande du RNC »
Lors de la première audience, Tom Byabagamba et Frank Rusagara avaient été accusés, pour le premier, d’avoir tenté de retourner des responsables militaires contre le pouvoir et, pour le second, d’avoir relayé la propagande du Congrès national rwandais (RNC), le parti d’opposition de Patrick Karegeya, mort assassiné. Ce parti a été formé par des opposants en exil, notamment d’anciens compagnons de lutte du président rwandais Paul Kagamé, qui les accuse aujourd’hui d’être des terroristes et des traîtres.
Pendant le procès, le procureur, disant s’appuyer sur des témoignages, avait assuré que Frank Rusagara avait l’habitude de dire à des officiers que le Rwanda était un État policier et une république bananière, ou encore que le président Kagamé était un dictateur.
« Innocent »
Les deux accusés ont plaidé non coupable. La défense a pointé l’insuffisance des preuves : « Mon client, j’en suis convaincu, est innocent, a déclaré à l’AFP Pierre Célestin Buhuru, l’avocat de Frank Rusagara. D’autant que les preuves ne sont pas suffisantes et que ce sont des preuves qui prêtent à confusion et au doute », a-t-il poursuivi.
MM. Rusagara et Byabagamba avaient été arrêtés en même temps qu’un autre gradé proche du pouvoir : le capitaine David Kabuye, mari de Rose Kabuye, l’ancien chef du protocole de la présidence rwandaise. Ce dernier avait été condamné à six mois de prison pour possession illégale d’arme à feu.
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